mercredi 26 octobre 2011

Le Paris-Drakkar

Ce week-end je n’ai pu donner de réponses aux nombreux commentaires, supplications, invectives, menaces de mort et demandes en mariage que j’ai reçus pour cause de voyage impromptu et romantique dans le froid pays danois.

[Je rappelle, au passage, qu’avec toute demande en mariage (et elles sont légion, croyez-moi), il faut joindre relevés d’imposition des deux dernières années, fiches de paye, book et bilan de santé. Merci.
Si tu as un chaton british shorthair lilas à me donner en dot, tu passes en priorité sur la liste.]

Bref, ce week-end donc, nous étions en Copenhaguie avec mon Chauve, qui pour l’occasion avait sorti son plus beau bonnet de laine rayé.
Pourquoi aller se perdre dans ces contrées lointaines au lieu d’aller chercher les dernières chaleurs de l’été indien dans les pays du sud ?

C’est vrai que la Scandinavie c’est pas hyper logique.
Surtout que faut bien avouer que c’est pas franchement donné-donné, le moindre sandwich au hareng te coûte la peau des doigts de pied et un ticket de transport te déleste de la moitié de ton revenu annuel.
Je te raconte même pas les prix des hôtels, fort heureusement nous avons trouvé une chambre dans un B&B charmant situé dans ce qui devait être le Châtelet-Les-Halles du coin. Nous étions particulièrement bien placés pour visiter la ville et j’étais comblée puisqu’en face se trouvait un magasin de fringues portant le doux sobriquet de « Monku », ce qui me permettait, chaque fois que nous sortions, de faire une blague des plus fines.
Je t’épargne les exemples du type « Je t’attends en bas, dans Monku ouarf ouarf », « Y’a du monde dans Monku le samedi midi ouarf ouarf ouarf».
Ah bah nan en fait je t’épargne pas.

Ce placement était surtout parfait pour contenter monsieur Patate Frite en matière de nourriture typique danoise, puisque nous étions coincés entre un Burger King et un Mac Do (lui qui pensait avec tristesse devoir se taper des assiettes de hareng pendant 3 jours). Mon chauve de compagnie ne savait plus où donner de la tête.

Ouais la Copenhaguie ça me faisait envie depuis un moment.
Déjà parce qu’ils sont réputés pour leur danoiseries viennoiseries et que moi j’aime bien les bons croissants et autres petits-déjeuners diététiques à base de gras de lait.
Ces fous osent faire des pains au chocolat sans chocolat mais avec de la cannelle à la place et des croissants recouverts de glaçage au chocolat, et mes papilles frétillaient d’avance pour ces outrages culinaires.
Par contre les pains au lait et aux Knacki très peu pour moi. Toute tentative d’originalité n’est pas bonne à prendre.
D’ailleurs, lorsqu’à l’aéroport j’ai vu que le seul détritus qui traînait par terre n’était autre qu’une saucisse à hot-dog abandonnée sur le bord d’un escalator, j’ai douté du fait d’être en terre sainte en matière de gastronomie.

Outre les gâteaux à la cannelle et le lancer de saucisses de gélatine de cochon, je rêvais d’aller en Copenhaguie pour voir la petite sirène seule sur son rocher, son regard au loin, mélancolique et frissonnante sous le soleil blanc d’un matin d’automne, ayant pour seule compagnie une mouette de passage.
Ouais moi j’étais dans un délire bucolique.



J’avais pas pensé que, toutes les cinq minutes, un car dégueulerait une armée de Chinois hystériques qui prendraient place, chacun leur tour, à côté de la dame poisson pour un tirage de portrait en bonne et due forme.
Je les soupçonne d’avoir fait le chemin uniquement pour ça parce qu’on les a jamais recroisés en ville.
Y’a même pas eu une vieille de 130 ans pour se bouffer la tronche entre les rochers et enlever un peu de ma frustration.

Je voulais absolument voir « Christiania », ce quartier autogéré au sud-est de la ville qui a réuni tout un mouvement hippie dans les années 70.
J’ai appris au détour d’une conversation que mon père – tu sais ce type qui a l’air tout droit sorti de Full Metal Jacket et que j’appelle « Colonel Papa »  – avait, à 16 ans, fait une fugue pour s’y rendre.

D’abord je me suis pissée dessus de rire à imaginer mon adorable croque-mort de papa avec une fleur dans les cheveux, un mandala peint sur le torse, en train de peler les patates pour la soupe commune du soir, et puis ensuite j’ai été curieuse.
Bon, là encore, je n’ai pas su reconstituer ce qui a tant fait rêver mon boutonneux-adolescent-de-père.



Je dois bien avouer que l’ambiance y est… comment dire… étonnante et que je ne regrette pas d’y avoir foutu les pieds.
Mais deux clochards cradingues et quatre tox’ qui zigzaguent entre des caravanes dégueulasses peintes en arc-en-ciel, des œuvres d’art en matériaux recyclés, y’avait vraiment plus de quoi traverser la mer du nord à la nage. Heureusement que les danois sont des gens paisibles sinon ç’aurait été carrément flippant comme coin.

Les Danois sont paisibles ET sympas dans l’ensemble (hormis les sino-danoises mais j’y reviendrai après).

Si monsieur Patate m’a offert des billets pour cette destination plutôt que pour Venise c’est aussi et surtout parce qu’il voulait voir le dernier concert de Death in June, ce groupe qui a défrayé la chronique dans les années 80 pour son esthétique sulfureuse et sa musique expérimentale.
Tout de suite, le romantisme à la monsieur Patate Frite ça te parait vachement moins fleur bleue hein ?
Adieu les fleurs et le violon sous le balcon.
Bonjour les scarabées encadrés et le néo-folk hallucinée.
Moi foi, c’est pas ce que je déteste le plus chez lui.
(Et pour répondre à la question que tu ne te poses pas : ce que je déteste le plus chez lui c’est son cendar sous le lit qu’il planque là comme un chat enterrerait sa crotte dans un pot de fleur).

On a un peu joué le tout pour le tout en allant à la salle de concert le jour même tout en sachant pertinemment que toutes les places étaient vendues. J’avais prévu de chouiner qu’on était venu de Paris uniquement pour ça.
J’avais commencé à penser à des trucs tristes genre « mon chat débité en cornichons et plongé dans du vinaigre » ou « Carla Bruni et Charlotte Gainsbourg sortent un album en duo où elles chantent les plus grands airs lyriques», ce genre de trucs que tu souhaiterais jamais voir arriver.

J’étais prête à fondre en larmes au milieu des hipsters et des goths, j’allais morver dans mon bonnet flambant neuf et griffer le sol de mes doigts rongés, supplier en français, en anglais et en islandais. Mais j’en ai même pas eu besoin. Les types ils nous ont trouvé direct une petite place parce que quand même faire tout ce chemin, ça méritait de passer outre le « sold-out ».
J’les aurais embrassés, s’ils n’avaient pas été si moches.

Alors on a pu voir Death in June. Si tu connais pas, dis-toi que c’est deux mamies en treillis et combinaisons qui s’agitent au milieu des percussions et qui transpirent sec dans leur couche pour adulte.
J’avais un peu l’impression d’être aux 70 ans d’un des oncles de ma famille espagnole.
Je me demande où est l’infirmière en cas de rupture inopinée d’un col du fémur, et finalement je dois reconnaître à la fin de la soirée qu’ils ont dix fois plus la pêche que moi et qu’ils vont certainement me border.

Ouais, c’était vraiment pas mal.
Si ce n’est la petite chinoise qui m’est rentrée dedans et qui m’a insultée en mi-chinois, mi-danois de ne pas m’être poussée pour laisser passer sa royale personne.
Sachant qu’elle faisait 40 kilos avec du gravier dans les poches et que j’aurais pu la casser comme un Krisprolls si j’avais voulu, je me suis contentée d’un gros sourire niais pendant qu’elle maudissait ma descendance sur sept générations.
C’est fou comme ce profil d’amazone que je me paye et qui m’ennuie la plupart du temps (j’aurais aimé être gracile et douce et fluette et vraie brune : raté), devient une aubaine quand on m’emmerde.


Bon, sinon la Copenhaguie c’est mignon hein, la lumière dorée sur le château de Rosenborg,...



.... la garde pas franchement à l’anglaise qui se cure le nez entre deux relèves et qui s’ennuie ferme (ils ont le droit, ils portent des pantalons bleu électrique et des chapeaux en poil de fion d’ours),...


 la mer, la lumière dorée encore, les mouettes, le joueur débutant de cornemuse sur la place principale qui galérait, les boutiques si jolies mais qui ferment à 16h, les vélos partout, les marchés médiévaux (tellement pittoresques) devant le musée juif (gné ?), la lumière dorée toujours.
C’était bien.

C’était bien mais après 24 heures de marche dans tous les sens, t’as fait le tour.
Alors on s’est délesté de nos dents en or, de notre compte épargne écureuil et on a pris des billets de train pour ROSKILDE, une ville à 40 kilomètres à l’ouest. J’en ai profité pour me faire clasher par un vieux parce que j’avais l’outrecuidance de parler dans le wagon « silence », il était à moitié aveugle mais pas sourd a priori.
Certainement une vengeance divine pour toutes les fois où j’ai pété des câbles au cinéma contre les chuchotements incessants. On est tous le casse-couilles de quelqu’un.

Pourquoi une telle mission ? Mais pour aller voir les drakkars et le musée viking, et la belle cathédrale de la ville (estampillée Unesco, 100% patrimoine mondiale et tout et tout), qui réunit les tombeaux de tous les rois morts depuis Harald « la dent bleue »… Un peu de culture scandinave, cornedebouc !
(Quand je pense que j’ai jamais lu de bouquins de Karen Blixen et que j’ai osé fouler la terre danoise, j’ai un peu mal, mais je vais y remédier dans la Fnac la plus proche, promis).

Bon, en matière de culture on a surtout pris des photos de « monsieur Patate Frite fait le mélancolique à la mer »...



 ...et « Monsieur Patate frite fait le gothique dedans les églises »...

 Je le soupçonne d’avoir préparé la pochette de son prochain album de musicalité minimaliste.

Oh oui et aussi ils ont leur zazie à eux mais en vieille :


Bref, je suis de retour avec du salami sous vide plein les poches et beaucoup d’heures de travaillement à tuer en vous écrivant des mots d’amour et en apprenant un langue parlée par 320 000 personnes à tout péter.

Je vous roule virtuellement des pelles après avoir mangé du hareng.

22 commentaires:

  1. Mlle O, ce matin, je me suis réveillé de très mauvaise humeur, traversé la rue pour aller au boulot (hin hin!), appris par un coup de téléphone que mes 2 collègues ne se sont pas réveillées et que donc j'étais tout seul pour mener la barque pendant au moins une heure et demie vu que elles, bah elles habitent loin; et là je vais sur ton blog et je lis ta nouvelle note et quand je tombe sur cette phrase :

    "Sachant qu’elle faisait 40 kilos avec du gravier dans les poches et que j’aurais pu la casser comme un Krisprolls si j’avais voulu, je me suis contentée d’un gros sourire niais pendant qu’elle maudissait ma descendance sur sept générations."

    J'ai éclaté de rire... Tu m'as rendu ma bonne humeur... Comme quoi on vient des mêmes baballes du facteur précédement nommé, il m'est arrivé une fois en soirée de sortir à un ouech ouech qui se prenait un peu trop pour Scarface alors qu'il avait le physique de Phil Defer (de Lucky Luke pour les incultes): "Mais mec, t'es gaulé comme une chipster belin! Si tu me mets une droite tu te casses le bras!"

    Un grand merci à toi!

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  2. Mon pedrito, toi et moi on devrait monter une équipe de catch qui s'appelerait "les enfants terribles du facteur".
    Maitresse gamelle fera la pouff en string et K l'arbitre corrompu.
    la fortune nous attend.

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  3. Alors t'as gouté les matjes danois (harengs marinés) ? Pas trop bizarre comme expérience culinaire ?

    Et sinon, je proteste, les gardes n'y étaient pas quand j'y suis allée cette été. Je veux être remboursée (et oui, vu les prix à Copenhague, si on me rembourse, c'est comme si je gagnais à l’Euro-millions). Déjà que la ville m'a quand même un peu déçue, si en plus on s'est fait arnaqué les garde en casque top moumoute je crie au scandale.

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  4. Je comprends que ce soit un peu decevant surtout quand on a vu d'autres capitales plus riches en monuments.
    J'ai aimé l'ambiance et me reposer mais c 'est vrai que c est pas la premiere destination que je conseillerais.

    La hareng c'est euh... bizarre.

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  5. Dis donc ,elle me ressemblerait pas un peu Anisette ? Yauraity pas moyen de faire carriere en Copenhaguie pour moi, une fois qu'elle aura cassé sa pipe l'autre la ?

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  6. « On est tous le casse-couilles de quelqu’un. »

    À mettre d'urgence sur tous les miroirs !! :)

    Ha, et aussi : monku...

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  7. Maîtresse Gamelle26 octobre 2011 à 03:14

    Je dépose immédiatement le copyright de l'équipe de catch "Les enfants terribles du facteur".
    Et je vais m'acheter des strings décents.

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  8. « Carla Bruni et Charlotte Gainsbourg sortent un album en duo où elles chantent les plus grands airs lyriques»

    Ca, ça me tire des larmes. D'envie.

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  9. Karen Blixen, comment dire... Ses jolis mots, sa lumière dorée, ses nouvelles dans lesquelles il ne se passe jamais rien, sa lumière dorée...

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  10. anonyme : rate ton lifting et t'es bonne pour le succès danois.

    eric : tu as fait des recherche sur Monku toi... pardon.

    Maîtresse gamelle : tout ca c'est uniquement pour que tu puisses te pavaner en string a paillettes.

    Ema : attention les decibels, ca va crever des tympans!

    Amarine : ah ouais... on se fait donc chier sous la lumière dorée avec la Blixen.. elle parle même pas de la syphillis que lui a refilé son mari?
    decue.

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  11. T'as pas le droit de faire des jeux de mots pourris comme ça, non mais, le Paris-Drakkar, franchement...

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  12. "Les enfants terribles du facteur" huhu! et K en arbitre corrompu... Je vois que tu as bien saisi le personnage... En outre, Maitresse G en string "décent"... que du bonheur!!! mais une question me brûle les lèvres (comme un string hin hin!) : qu'est ce qu'un string non-décent?

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  13. Je me pose une question... Le plus casse couille dans les langues scandinaves c'est quand même la prononciation... Tu le bosse comment ton islandais ? Parce que bon, vu le prix des vacances en Islande, le Danemark à coté c'est gratuit !

    Sinon, si même chez les vikings on trouve des gens mal élevés, je ne vois plus où m'enfuir...

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  14. hoooo... faut surtout pas que je raconte à mon cher et tendre que j'ai lu sur un blog que quelqu'un a été à un concert de DiJ dans une ville nordique et médiévale, il va péter un cable et faire une horrrrrriiiiible crise de jalousie !
    (c'est son myspace, mon url ici, l'a "quelques" points communs avec ton Chauve, me semblerait... ptet meme qu'ils se connaissent par myspace interposé, c'est pas impossible)
    nan, c'est pas pour faire de la pub, mais parce que j'ai fait le tour du blog il y a quelques jours, et plusieurs fois, j'ai fait "nan ! il en existe d'autres comme ca ?" (le mien est pas chauve, il a juste les cheveux assez courts et encore plus sur les cotés, goth puriste qui se déguise pas, apprécie Rosa Crux, Lisa Gerrard, Gae Bolg (il est pas là, j'peux meme faire des fautes aux noms, hihi), néofolk-experimental-ambient tout ça), et ça m'a fait également sourire le coup de "j'veux des chevelus !", pour avoir pratiqué étant plus jeune... hihi... mais pas déguisée en goth (trop flemmarde et plus agée, c'était pas trop l'époque), plutot dans mon style naturel bab-pop-rock décontractée (ca marche aussi dans les concerts de Motorhead : suffit d'etre une fille, en fait)
    vala. com' un peu long, et encore, j'ai résumé le plus possible.
    faut-il ajouter que j'apprécie ton blog, que j'ai bien rigolé à plusieurs reprises ? bah, ça parait évident, nan ?

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  15. Je confirme que Monsieur Patate frite connait le groupe de ton cher zé tendre (qui est italien nan?).
    Ca fait plaisir d'avoir des copines de galère (et un peu de loose aussi) Et des looooongs commentaires.

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  16. ROb : J'ai chopé une methode de langue plutôt bien faite sur laquelle je galère plus ou moins.Mon cerveau lui ne suit pas toujours!

    Tu y es allé en Islande? c'est si cher que ca? je me renseigne pas mal en ce moment.

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  17. Maîtresse Gamelle27 octobre 2011 à 09:43

    Pedro : ça se décrit pas, ça se vit... :p

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  18. vivi, il est italien. alors ton monsieur Patate connait Prioratvm ? ou les autres groupes que j'ai cités dans les gouts de mon cher et tendre ?
    arf, j'ai eu le malheur de lui dire, à mon italien (que j'avais mis un ptit mot ici, tout ca)... alors tout de suite, il m'assaille de questions sur ton homme : est ce qu'il publie des choses ? il a un label en france ? etc, etc... va falloir trouver un endroit pour qu'ils échangent leurs mails, sinon on va pas en sortir... ah les mecs ! ;-)

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  19. Oui il connait Prioratvm qu'il a entendu sur une compil d'ambiant (qu'il a passé la soirée a chercher d'ailleurs.
    Envoie moi un mail à mlleocytocine@hotmail.fr et je te raconte toute la carrière musicale affolante de mon chauve!

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  20. ah, sur la compil 7 pechés capitaux produite par les allemands. il est dans la rubrique "colere". ben y a le lien direct à partir du myspace de prio, l'avait pas besoin de chercher, hihihi
    oki, ca marche, j'te mail avant de partir une semaine (gniark gniark) en vacances en italie chez mon artiste :)

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  21. Je ne suis pas allé en Islande, je me bat pour réunir les fonds nécessaires, mais oui ça coute la peau du cul (pas de trajet low cost, location du gros 4x4 nécessaire, coût de la vie défiant toute conccurence, même danoise... -_-). En attendant j'écoute Sigur Ròs^^

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