mardi 18 octobre 2011

Et moi qui rêve de devenir un ange rose Raëlien….


Quand on est arrivé au lieu de rendez-vous, G. et moi, j’ai pensé qu’il y avait moyen de bien rigoler. Mais quand j’ai vu le nombre de tartes, cakes et cocktails en tout genre qui avaient été préparés pour l’occasion, j’ai compris que je pourrais aussi bâfrer à l’œil. Je sentais que cette soirée allait me ravir.

- Ptain chuis hyper mal à l’aise, me souffle ma copine G. en réduisant son gobelet en carton en bouillie.
- Moi ve trouve fa plutôt fympa ! Je postillonne en avalant une énorme bouchée de la part de cake au citron que je viens de littéralement jeter dans mon assiette en plastique.
J’enfourne un morceau de gâteau au chocolat par dessus « pour comparer » et dilue le tout avec une grande rasade de cocktail. Sans alcool. Merde. On ne peut pas tout avoir. Je me console en goûtant la tarte aux fraises.
Mais d’alcool je n’ai pas besoin pour me bidonner, je le sens. G. par contre… ne touche pas à toutes les bonnes choses qu’il y a autour d’elle.
Si je suis là c’est officiellement pour la soutenir dans cette dure épreuve.


- Ma tante organise une fête de fin d’année avec sa secte et je veux pas y aller toute seule... M’a-t-elle chouiné aux oreilles deux heures plus tôt.
- Quoi, une soirée « Secte & quiches au saumon »?! Et tu ne m’en as même pas parlé ? Des fois je me demande à quoi ça sert qu’on soit copines… Effectivement tu n’iras pas sans ton pitbull préféré (moi), j’ai trop peur pour toi, je t’accompagne.
- T’es une super copine tu sais…
G. est une fille en or. Et extrêmement naïve. Je sais choisir mes amies avec soin.
Oh oui je suis une super copine et je ne manquerai certainement pas une telle occasion. Deux heures plus tard, je suis dans un patio du 18e arrondissement à boulotter comme la dernière des truies.

De l’extérieur ça a tout l’air d’un gentil rassemblement d’une association quelconque et rien ne laisse présager de ce que je vais vivre d’ici quelques minutes.
Les fidèles de cette secte que nous appellerons « Secte du tarot de mes gonades » sont surtout des femmes entre 30 et 50 ans mais pas que. Il y a quelques hommes, tous très respectueux et sans aucun regard dégoulinant vers les belles cuisses des femmes endimanchées.
Tout ça est alcohol free et bon enfant.
Pas de quoi crier à la manipulation mentale a priori.

Et puis débarque cette femme – la Gouroute – et tout le monde pousse un grand « aaaah » de contentement. J’ai la bouche pleine et je ne m’exclame donc pas avec les autres.
- Bonzour les amis, jé souis désolée d’être en rétard, j’arrive tout drrroit dé Rôôôma iouste pour vous !

On l’applaudit bien fort de venir de si loin juste pour la petite sauterie de ses fidèles français. Gratos. Oui mais à 600 euros les deux jours de formation, comme je l’apprendrai plus tard, elle peut quand même bien faire un p’tit déplacement de temps en temps.
Après quelques recherches j’apprends aussi qu’elle ne vit pas à Rôôôma mais en Suisse. Tout près de son compte en banque j’imagine.

Bref.
On s’installe, la « gouroute » se présente et j’apprends que nous ne sommes pas les seules « invitées ». Chaque personne devait ramener une potentielle nouvelle recrue. Bah voyons. Prosélytisme + deux paquets de sablés à la confiture et du banania = jackpot.

Elle nous explique que nous allons entendre l’expérience de quelques membres et comment le « Tarot de mes gonades » a changé leur vie.

Pour commencer nous devons savoir comment fonctionne le « Tarot de mes gonades ».
Pour une somme très modique, à peine de quoi se payer un séjour de trois semaines en balnéo, la Gouroute tire les cartes à son nouveau client… Heu, initié. À partir de son jeu seront devinés son passé/présent, et bien sûr futuuuuuuuur. Ça c’est l’étape 1, cruciale. La base les enfants.
Mais ce n’est que le début… ou plutôt devrais-je dire « Mé cé n’é qué le débout ».
Étape 2 : pour la modique somme de deux MacBook pro tu auras droit à une demi-douzaine de séances en privé avec la Gouroute pour qu’elle lise dans ton JEU, ton tarot-à-toi-qu’il-est-à-personne-d’autre, ton avenir et comment arriver à conjurer tout ce qui est pas bien dedans.

Voilà en gros en quoi consiste le bordel. Un mélange de jeu de cartes, d’ésotérisme du dimanche et d’un peu de psychologie de comptoir. Tu touilles et tu encaisses la monnaie.
Pas de doute, on est bien dans de l’entubage de groupe.

Mais passons aux témoignages, nous propose humblement notre italienne préférée.
Elles sauront mieux expliquer qu’elle, dit-elle humblement en baissant les yeux. Elle s’assoie, très concentrée, les mains jointes sur son cœur, prête à recevoir la parole de ses trois sœurs.

La première à passer est une jeune femme de 30 ans qui en paraît vingt de plus. Elle est décharnée, très pâle, elle n’a rien d’une publicité vivante pour le « bien-être grâce au tarot ».
Je lui donnerais plutôt le reste de ma part de quatre-quarts pour arrêter sa crise d’hypoglycémie supposée.
Mais à peine ouvre-t-elle la bouche qu’elle est transfigurée. Elle brandit une carte, celle du chariot je crois lire, et dit : « Cette carte… Cette carte m’a sauvé la vie. Quand j’ai tiré les cartes elle était en dessous de celle de la Papesse et à droite du diable. Avec l’aide de la Gouroute, j’ai pu prendre conscience de mes problèmes avec ma mère et j’ai mis fin à mes tentatives de suicide. Merci ».
Bref mais intense. Bon, a priori quand tu tires « la papesse », tu mets un bon bourre-pif à ta génitrice et tu es sauvée. C’est Freud qui doit bien se gondoler.

La suivante est une jeune femme d’une trentaine d’années aussi. Elle est jolie mais dévorée de timidité. Pas besoin d’être grand clerc pour voir que s’exprimer devant nous est un effort herculéen. Elle chuchote son histoire : son mari violent et ses enfants terrorisés. Son jeu était celui d’une femme soumise nous dit-elle, ça a été une véritable révélation. Elle était une victime ! Benh ça alors !
La gouroute a dû se frotter les mains en voyant débarquer une telle pigeonne.

Cette dernière, qui se cure les ongles depuis une demi-heure, n’en peut plus de tendre l’oreille et de ne pas être le centre du monde. Elle coupe la parole à sa disciple qui est en train d’expliquer qu’aujourd’hui elle ne se laisse plus marcher sur les pieds (j’ai envie de dire « raté » mais je sens que mon humour serait mal perçu) et explique qu’après 50 séances, M. est une femme libre et heureuse.
50 séances. Mazette, elle aurait pu se payer un appart’ en banlieue et quitter son trou du cul de mari. À la place elle a financé la nouvelle piscine à bulles de sa marraine la « gouroute » et sa liberté de se baigner dès que l’été genevois pointe son nez.

Pour finir cette intervention somme toute catastrophique, la jeune femme à la frayeur maladive nous demande une minute de silence et de prières devant la carte du Bateleur. Son emblème.
Je commence à sérieusement me gausser.
Pas des croyances de cette femme perdue mais de la Gouroute qui se cure discrètement l’oreille droite avec le petit doigt pendant la minute de recueillement.

L’intervention est terminée. La jeune femme rase le mur et descend discrètement de la scène pour ne pas avoir à subir les compliments et les applaudissements de ses sœurs. Mais la gouroute qui doit se sentir un peu coupable d’avoir retiré son cérumen pendant que tout le monde priait la rattrape et lui pose deux énormes bises sur les joues en s’extasiant devant son intervention merveilleuse.
La pauvre adepte est paralysée de terreur et éclate en sanglots dans les bras de la Gouroute qui tente de préserver son maquillage des larmes qui jaillissent anarchiquement.
Elle se débarrasse de la pleurnicheuse en la jetant dans les bras d’une autre des sœurs.


Arrive la dernière participante. Encore une jeune femme de trente ans, S., blonde, rose et grassouillette, de celles qui se marrent facilement et s’extasient devant tout et n’importe quoi. Une aubaine pour nous faire oublier les deux cassos précédentes.
Elle nous explique qu’elle adore l’art et qu’elle a voulu illustrer son travail avec la Gouroute de cette manière. En faisant de l’ART. Wahou. Faire de l’art. J’avais pris ça comme option en seconde moi aussi.
C’est non sans fierté qu’elle brandit une toile A3 et la pose sur le chevalet qu’elle avait prévu à cet effet. S. est une femme qui sait mettre en scène son ART.
La Gouroute, qui jusque-là applaudissait devant cette initiative merrrrrrveilleuse (c’est un mot qu’elle semble apprécier tout particulièrement) peine à ne pas s’étrangler devant le tableau de S.
En effet, il est difficile de ne pas avoir la même réaction devant l’objet, une toile peinte en bleu clair sur laquelle sont collés des cartes de tarot et des coquillages.
Un silence mi-gêné, mi-dubitatif s’installe.

S s’explique : elle adore le bleu et elle adore les vacances, et son fils a ramassé des coquillages cet été à la Baule. Et elle adore son fils. Alors elle a collé les coquillages de son fils sur une toile bleue.
En effet ça méritait des éclaircissements.
Quelle idée d’écrire des manifestes dadaïstes quand on connait S. ?
La jeune femme se lance ensuite dans une explication alambiquée de ses problèmes sexuels en justifiant son déballage affectif par la présence de la Papesse en position basse sur SON jeu et du diable en position ascendante, ou je ne sais quoi.
C’est long. Tout le monde commence à somnoler ou trépigner. La gouroute elle-même ne peut plus faire semblant.
Elle se jette sur la scène, exténuée de s’être mise de côté presque une heure, elle coupe encore une fois la parole de l’intervenante et s’avance vers le centre de la pièce et tout le monde l’applaudit d’enfin les libérer de ce moment pénible.
Elle se lance dans un grand monologue sur l’amour qu’elle a pour ses clients... Heu, adeptes. Les applaudissements redoublent et elle lève les deux bras pour mieux les accueillir.
Manque de bol, sa main cogne dans l’œuvre de S. qui éclate en mille morceaux sur le sol.

J’explose de rire, heureusement couverte par les cris de surprise autour de moi. La Gouroute ne se démonte pas, elle continue de parler en poussant du pied les coquillages.
S. devient cramoisie et ses yeux se remplissent de larmes.
La Gouroute vient certainement de perdre une admiratrice et une très bonne source de revenus.

Mais alors que je me tortille de plaisir sur ma chaise, je peux affirmer qu’elle en a gagné une autre. Je suis prête à payer une fortune pour me marrer autant tous les jours.
J’ai enfin compris pourquoi les sectes marchaient si bien.


PS : bien sûr cette histoire est tout à fait vraie. Je n’invente rien. Ma copine G. pourra témoigner. Comme tout ce qui est dit dans mon blog. Et là tu défailles à l’idée que j’ai VRAIMENT une carte Gold Sephora. Je sais c’est ASSEZ foufou.

26 commentaires:

  1. Mais qu'est ce que j'ai ri ! ça me rappelle les allumés des salons Parapsy

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  2. J'aime quand tu te gausses en silence avec ta main devant ta bouche et ton petit doigt en l'air.

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  3. Ah zut, ça on as pas dans le coin de jungle...de pays ou je me trouve.
    Mais on as des francs-maçons à la pelle.
    Hummmm...je me tâte.



    Sven L qui aimerais aussi de l'alcool.

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  4. SVEN L : mais ou es-tu? que je sache ou je vais aller en vacances cet ete.

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  5. Haha, moi aussi ça m'a bien fait rire... Et je pense que tu as assez de recul et de cynisme pour ne pas devenir adepte d'une secte et continuer à donner ton argent seulement à la société-de-consommation-qui-fait-perdre-deux-heures-chaque-matin-aux-femmes (et autant le soir)(et pas aux hommes). En fait, ça nous choque forcément aussi de voir des gens donner autant d'argent à des arnaqueurs mais ces arnaqueurs jouent sur leurs faiblesses et, une fois embrigadés, les adeptes ne peuvent pas en sortir facilement. Alors que si tu décidais un jour d'arrêter les cosmétiques, aucun gourou ne viendrait te voir en menaçant ta famille, en les traitant de suppôt de Satan, en te prédisant l'enfer après la mort (chose qu'on ne peut pas vérifier. Ta tête sans maquillage par contre tu peux, et tu fais ton choix.)

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  6. Agnès ne lit ni les journaux ni les programmes "politiques" pour un dire un truc pareil :

    « Alors que si tu décidais un jour d'arrêter les cosmétiques, aucun gourou ne viendrait te voir en menaçant ta famille... »

    C'est certes balancé plus subtilement qu'en cassant une oeuvre en coquillages (as-tu remarqué que si tu enlèves les lettres inutiles de coquillages tu obtiens... gonades ! Étonnant, non ?).

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  7. Si tu montes ta secte, tu couches avec tes adeptes, hein, dis ?

    Sinon, Jodorowsky tire toujours les tarots dans un caf' de l'avenue Daumesnil, les mercredis et c'est gratuit (au pire une pression).

    Gloire à touââââ

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  8. AGNES : Je suis trop possédée par les cosmetiques pour arrêter de chanter leur gloire.

    ERIC : quand tu envleves les lettres inutiles de coquillages tu obtiens aussi "anticonstitutionnellement" c'est fou nan? hin hin hin.

    DAMIEN : tu t'ennuies en ce moment pour autant trainer tes guêtres ici? huhu
    Bien sûr que je coucherai avec mes adeptes, mais seulement les mineurs. C'est meilleur.

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  9. complètement : je suis sur la fin de mon boulot, alors autant s'ennuyer agréablement avec tes écrits, un peu de rose dans mon gris.
    et comme t'aimes les mineurs, tiens, cadeau : http://www.youtube.com/watch?v=8d63diCFs5Q

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  10. Eric, donne moi un exemple concret de quelqu'un à qui on est venu dire "ta famille veut te corrompre, ils sont le diable, si tu n'achètes plus de [produit qui n'est pas un stupéfiant, de préférence un cosmétique] tu iras en Enfer". Certes ceux qui consomment peu sont qualifiés de "mauvais citoyens" par les politiques qui basent entièrement leurs programmes sur la croissance et la consommation (la majorité des politiciens, oui je sais) mais ceux-ci ne viennent pas nous chercher chez nous pour nous faire des menaces concrètes et personnelles (sinon il y a bien longtemps que je me sentirais en danger !)

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  11. Dommage d'être chiant et sérieux sur ce blog rose mais la fameuse note AAA est exactement ce type de menace mais à une échelle plus importante.

    Essaie, à une échelle plus humaine, de désabonner tes enfants de leur dépendance à Disney ou Barbie... les lettres de menaces (notamment chez Mattel) sont directement envoyés aux enfants ("Tu fais pleurer Barbie, méchante enfant")...
    Essaie de vivre en autarcie alimentaire et énergétique : strictement impossible. Même la plus isolée des tribus est directement sous la menace des déforestations avec comme seule défense possible, l'intégration.

    Hello, sauvage ! Habille-toi, maquille-toi, joue au poker en ligne ou je te massacre et en plus j'en fais un jeu vidéo.

    La Terre est ronde et tous nos destins sont liés.

    Fin du chiant et sérieux, sorry.

    Bon en plus, c'était juste un peu d'humour... :)

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  12. Merci Eric, pour les interdépendances énergétiques et alimentaires à grande échelle j'en étais déjà consciente mais c'est plus abstrait, par contre pour Mattel je ne savais pas. Mes enfants n'adhéreront pas au club Disney ou Barbie, ça leur évitera le chantage affectif des marchands.

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  13. Chère Ocytocine;

    Je vis au Royaume du Nord(le nord de la france, mais si, là-haut ! La Belgique, la !)



    Sven L, pourtant pas compliqué.

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  14. Svenounet L.,

    et moi qui pensait que j'allais me taper des vacances en Norvège gratos... merdouille.

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  15. Gratos ?
    Faudrait me donner beaucoup d'affection...



    Sven L et sa minuscule cabane dans les bois.

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  16. Pour l'affection je suis pas douée, les contacts physique et les mots doux tu sais c'est pas mon trucs...
    Par contre monsieur patate.... hum... il est très doux... tu vas adorer la soie de sa barbe.
    hin hin hin

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  17. la prochaine fois que tu as une invitation de G., j'aimerais bien en être !! Par contre, toi et moi devant tant d'illuminés, je pense que ça va partir en fou rire... Et tu connais mon rire... Malheureusement...

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  18. SANS ALCOOL ? J'veux bien rigouler, mais faut quand même pas déconner.

    (@ Sven L. Evite d'écrire des choses comme "Sven L. et sa minuscule..." Quand on lit en diagonale, ça porte à confusion.)

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  19. tu mens! tu as changé de chat depuis huhu!

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  20. C'est absolument terrifiant, cette histoire.
    Et pourtant, chez moi, en sectes on s'y connait!

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  21. PEDRO : Je vais dresser le prochain a attaquer les mouettes, tes soeurs de rire.

    BOMBAY MAGIC : a benh oui j imagine que chez toi, ils font pas semblant!

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  22. Maitresse Gamelle22 octobre 2011 à 01:55

    MOI je m'en suis jamais remise Pedro ! Parfois j'en ris seule en y repensant... Il y a d'ailleurs trop longtemps que je n'ai pas entendu ce rire magique !

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  23. Tout cela est totalement faux ! Je nie absolument.
    Elle tire pas les cartes pour lire l'avenir ! PFff 3 heures dans cet enfer et t'as rien retenu à part les coquillages explosés hein.
    N'empêche, je t'en aurais fait vivre des expériences chiantes hein ?!

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  24. Maitresse Gamelle, tu sais bien qu'il y a une vidéo sur FB... Vas sur le groupe : les fans du rire de Pedro.

    Tu aura ta dose... Même moi je me fais rire sur cette vidéo...

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  25. Maîtresse Gamelle24 octobre 2011 à 02:31

    J'y cours !!!

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