jeudi 15 décembre 2011

Tout est bon dans le cochon.


Aujourd’hui devait être un grand jour, celui de la fin du « tatouage nouveau ». Mon tatouage sur le derrière de mon corps, tout en noir, gris, bleu et Art Nouveau avec du Hector Guimard (Hector, d’où le prénom de ma fiotte de chat) et du Lalique dedans.
Et là t’es dégoûté d’avoir passé tes cours d’art plastique de lycée à écrire des mots cochons dans les agendas de tes voisins et de rien entraver à ce que je raconte.
En résumé, j’étais censée devenir une œuvre d’art estampillée par le tatoueur le plus fuckable talentueux de Paris (à mon humble goût).

Je t’en parle un peu à chaque article en me disant qu’une fois qu’il sera fini je te décrirai mon expérience par le menu. Manque de bol, qui dit « accent sexy » dit « étranger » (germano-américano-roux à barbe), dit « rentrer en catastrophe voir la famille » dès les fêtes de fin d’année venues.

Du coup mon tatoueur a filé aux États-Unis, me laissant le cœur et les traits du tatouage vides. Je te referais bien la discussion qu’on a eue au téléphone mais :
1/ Elle n’a aucun intérêt réel ni valeur ajoutée pour le blog,
2/ Son accent mi-allemand, mi-américain, mi-peluche est assez inimitable et perdrait toute sa puissance comique et sa saveur à l’écrit.

Je suis un peu « frustration »…
Bien sûr au téléphone j’ai gloussé en disant que hin hin hin c’est pas grave il me finirait… Enfin j’veux dire, il se finirait… Enfin heu… Hin hin hin on verrait plus tard.

(Grand Dieu ce que je peux être conne quand je suis admirative, les sentiments positifs sont si rares chez moi que je n’ai jamais appris à les gérer, alors j’ai des réactions de type gloussement de dinde).

Je suis d’autant plus amère aujourd’hui que je cuve une solide ingestion de vinasse.
Hier soir, maîtresse Gamelle, son esclave et moi-même avons dîné avec un ancien professeur et c’est bien connu : dîner avec des profs = cuite et souvenirs de l’époque où maîtresse Gamelle était mauvaise en maths et moi une grosse fayotte gothique avec des robes en velours (nous avons peu évoqué mes goûts en matière de mode, heureusement).
Le réveil a été douloureux, très, mais quand même moins que le fait de me rendre compte que ce n’était pas le clochard du wagon qui sentait le vin mais moi. Il ne manquait à mon humiliation que l’air dégoûté qu’il a pris en passant à côté de moi.

Du coup, même si c’est pas fini, j’en parle aujourd’hui.
Mon premier tatouage avait plus de dix ans et ma foi, je n’avais aucun souvenir particulier de cette expérience. C’est presque vierge que je suis arrivée dans le studio où transpiraient nos gratouilleurs de peau.

Eh bien le tatouage c’est une expérience désagréable.
TRÈS.
Même quand c’est fait par les mains chaudes d’un type qui possède un sex-appeal presque aussi énorme que son talent.
(Monsieur Patate l’imite régulièrement mais ça fait pas pareil. Huhu).

Bien sûr, il y a la douleur, ce picotement agaçant juste à la limite du tolérable.
On pourrait s’y faire si seulement elle était TOUJOURS là à la même intensité, mais nan. Cette pute apparaît et disparaît d’un centimètre à l’autre sans qu’il y ait de logique. Une mention spéciale pour les côtelettes qui font particulièrement BOBO. Au final, tu te contractes plus en attendant la douleur qu’autre chose.

Je me suis toujours demandé pourquoi les tatoueurs et leurs clients ne discutaient pas plus alors qu’ils avaient du temps à tuer. Mais en fait, cette douleur te dévore lentement le cerveau, impossible de penser à autre chose, et du coup pour tailler le bout de gras, c’est pas simple.

Ce petit vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr de la machine devient de plus en plus fort, et bientôt tu n’entends plus que ça.
Dans ton cerveau reptilien : vrrrr = douleur = j’arrive plus à me concentrer sur ce que tu baves. 
Le chien de Pavlov et toi, même combat.
- Vvrrrrrrr… Tu écoutes quoi comme musique ? Vrrrrrrrrrrrrrr.
- Heu, hummm heu… Rock ?
- Vrrrrrrrrrrrrrrr… Tu veux un café ? Vrrrrrrrrrrrrrrrrr.
- Heuuuuu… Benh… Sans opinion.
Suis-je passée pour une demeurée aux yeux de monsieur Sexy ? C’eût été un moindre mal.

Parce qu’il y a fort à parier que je suis surtout passée pour un cochon chinois.
Quand la photo du placement est apparue sur son écran d’ordinateur (bah ouais, pas possible de vérifier si ça te convient quand c’est dans ton dos, c’est con quand même), j’ai poussé un cri plaintif digne d’une bête qui se serait coincé l’intestin grêle dans un piège à loup. En effet, j’ai rarement l’occasion de me voir de dos et j’ai envie de te dire HEUREUSEMENT.
- Quoi ? Quoi ? Ça ne va pas ? Ça ne te plaît pas ?
- Putain j’ai des bourrelets au-dessus des COUDES, c’est impossible ça !
- Noooon roooh c’est le flash…
- Le flash, mon cul ! Oh putain en parlant de ça… J’avais pas vu… Il est à qui ce cul ? C’est pas le mien ça… Nan mais on est COMBIEN sur la photo là ?!

Comme si mon humiliation n’était pas totale, il m’a expliqué que sur les « légères vergetures » que j’avais dans le bas du dos (légères : adj. minimisant les tranchées de première guerre mondiale que j’ai sur le cul), le tatouage ne réagirait pas pareil mais que c’était normal.

Bourrelets et vergetures… Dans tous ses plis, mon tatouage risque d’être discret, et moi j’ai « légèrement » la honte de pencher mon corps mou devant le monsieur. Je préfère ne pas imaginer le merveilleux « tête à fesses » qui a eu lieu dans mon dos.
Pendant trois heures.
… C’est long trois heures.
C’est désagréable je vous dis.

- Ne bois pas d’alcool ce soir, sinon tu risques d’être vraiment cassée…
- Gné ? Alcool ?… M’étais même pas venu à l’esprit… Tisane. C’est bien tisane ?
Oui, à force le tatouage te dévore aussi les mots. Mais il est étranger, alors on s’en fout.
- Naaaan, nan toi cellophaner moi comme un reste de hachis Parmentier et moi rentrer dodo dans le frigo.
C’est épuisée et saucissonnée dans mon film plastique que je suis rentrée chez moi.

Tout ça pour dire, le résultat est aussi beau que mes coudes sont moches et que le moment a été laid pour mon estime personnelle...
Et là tu attends une photo.
Je te préviens, j’ai eu beau essayer de faire une photo correcte, soit j’ai l’air d’une catin au rabais, soit j’ai de la peau d’orange jusque sur la clavicule.

Enfin… Voilà le résultat :






Hin hin hin.

15 commentaires:

  1. Eh merde, tu t'es encore jouée de nous (pour la photo). T'es pas pudique des oreilles, pourquoi tu serais pudique de tatouage ? (ah oui, ptet parce qu'il est pas fini...)

    RépondreSupprimer
  2. mention spéciale II sur les vertèbres aussi...maman bobo

    RépondreSupprimer
  3. C'est donc bien toi que j'ai croisée dans le métro...

    (à hin hin hin , hin hin hin et demi ! :D )

    RépondreSupprimer
  4. Tu n'as plus qu'à me présenter cet artiste ! Parce que quand je vois le résultat, je ne peux plus hésiter à lui offrir mon corps ! Sexy sexy !

    RépondreSupprimer
  5. C'est fou, tu ressembles vachement à un petit cochon sur la photo !
    La queue peut-être...

    RépondreSupprimer
  6. Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah...
    Se faire du mal qui fait du bien !
    Perso, pas de tatouages, mais d'autres petites tortures du même acabit de la douleur qui fait plaisir, j'ai nommé : le grand clou dans la main ; ça fait vachement du bien quand je l'enlève ^^

    RépondreSupprimer
  7. Bon je me suis déjà demander si je me ferais un tatouage un jours. Maintenant je sais ! Ce sera non.

    RépondreSupprimer
  8. moi, je trouve que ça rend bien sur le bas du dos finalement ... bon alors ? tu colores quand ?

    RépondreSupprimer
  9. Attend, en cours d'art plastique on t'expliquait des trucs sur l'histoire de l'art à toi ? J'ai juste le souvenir d'apprendre des techniques et de tenter de les appliquer. J'ai dû apprendre l'art nouveau toute seule. Je suis jalousie.
    Félicitations pour ce magnifique tatouage, et bon courage pour la coloration. Hinhinhin.

    RépondreSupprimer
  10. je pense qu'un nouveau post va bientôt poindre...

    RépondreSupprimer
  11. D'accord, ça fait donc mal un tatouage...
    C'est curieux comme mes petits camarades qui en ont m'ont dit l'inverse.
    ...
    Du coup j'hésite un bin pour en mettre un sur ma patte.


    Sven L. bientôt parti sauver la veuve et l'orphelin en Espagne.

    RépondreSupprimer
  12. SVEN H : parce que montrer mon tatouage = montrer mon cul. Je ne suis ni prête ni assez payée.

    SIDONIE O. : Les nonos en tatouage, c'est le diable.

    ERIC : c'est vrai que des porcs dans le métro... yen a.

    NOUHANDA : oui il faut faire quelque chose pour toi la... mais je te présente pas mon tatoueur, tu es trop sexy tu vas me le voler.

    YEMMIP : c'est mon petit côté rose PQ plutôt.

    DAMIEN : essaye la couronne d'épines c'est l'orgasme.

    GG : domage c'est tellement bôôôô les tatouages.

    kIWININI : le 29. c'est dans longtemps mais ca arrive trop vite.

    ANONYME : notre prof nous passait des videos pendant qu elle cherchait le grand amour sur internet. Finalement c était pas plus mal. On a appris des trucs.

    DAMIEN : Potentiellement y en a toujours un en préparation.

    SVENL : Je dois être une fiotte. Ou tes potes jouent les durs.
    kestuvas foutre en Espagne?

    RépondreSupprimer
  13. Copies parfaites ces derniers mois encore.
    Poursuivez.
    Double bise sur l'occiput de Monsieur Papa Andina.

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/Papa_andina%2C_pomme_de_terre%2CGonterre_2007_1337.jpg

    RépondreSupprimer
  14. R. tu pourrais venir plus souvent quand même.... t'as pensé a mes stats?

    RépondreSupprimer
  15. Ha ben, chasser l'élan tient.
    C'te question..


    Mais non, vacances annuelles, évidemment !


    Sven L, et les deux résistances à la douleur je dirais que...c'est possible.

    RépondreSupprimer