mardi 20 décembre 2011

Article Sang


Monsieur Patate Frite,

Si j’ai commencé le blog c’est de ta faute, c’est toi qui m’as poussée à grands coups d’Adidas à me lancer.
Comme d’habitude j’ai aboyé mais j’ai fini par faire comme tu disais tout en m’interrogeant sur tes motivations profondes.
Je me suis dit que c’était parce que tu étais séduit par mon humour ravageur, que mon talent t’éblouissait et que tu voulais m’exhiber à tes potes (c’est sûr que c’est pas avec le cul que je me paye que tu aurais pu faire des jaloux) et dire « elle est bonne ma femme hein ? ».

Après j’ai compris que c’était pour avoir la paix et ne plus m’entendre inventer des chansons du type « Répartition anarchique de la pilosité sur ton corps » ou « Aime-moi ou je te défonce » pendant que tu bossais très sérieusement.
Le blog c’était la porte de ton paradis silencieux… Tu as tout fait pour que je m’y mette.

Tu as même poussé le vice jusqu'à créer ma page rose P.Q. de tes blanches mains.
Parce que je suis malpolie, je ne t’ai pas remercié. D’ailleurs tu ne le méritais pas, tu voulais mettre du gris en image de fond, comme tout bon Directeur Artistique qui se respecte.
Du coup, c’était plus un blog à conneries mais une page pour les pompes funèbres où trois morts = une crémation gratuite que tu voulais me faire faire. Mais j’ai tenu bon et su imposer le mauvais goût qui me caractérise.

À cause ou grâce à toi, le blog est né et tu t’es cru enfin débarrassé de moi.
Naïf que tu es. Tu t’es vite rendu compte de ton erreur. Le blog c’était le début des emmerdes mais tu as agi avec philosophie.
Tu as créé un monstre rosâtre bavant, crachant et ronronnant et tu as assumé, tu as même fini par gratouiller les oreilles piercées de l’horrible Ocytocine (qui n’est quand même pas COMPLÈTEMENT moi) avec une certaine tendresse.

Parce que je suis une radasse (comme tu aimes me le rappeler souvent), j’ai étalé ici notre petit bordel privé sans que jamais tu ne t’en offusques ni que tu ne me censures (mais ça je sais que c’est parce que je ne parle pas de ce que tu fais avec les bouledogues anglais).

J’ai décrit ta serviette de bain rayée rose et crasse, qu’entre temps j’ai malencontreusement coincée dans le vide-ordures (ah bon je t’ai dit qu’elle devait être au fond du panier à linge sale ? Ah…).

J’ai raconté tes goûts alimentaires dignes d’un enfant de 4 ans, ton obsession pour les quiches et ta boulimie de Twix Top passées 23 heures. Et je serai là pour me moquer de ton obésité dès trente ans dans un article complet, tu peux compter sur moi.

J’ai décrit ton invasion de mon appartement.
Je me suis moquée de tes projets artistico-belges obscurs.
J’ai raillé tes ex-copines pas très jolies et un peu malformées (note pour plus tard : faire un article sur la « naine à moustache » ou sur la « sorcière au nez plat »).
Je me moque de ton crâne et des éternels absents que sont tes cheveux dans presque chaque article.

Je te fais passer pour le dernier des autistes.
Et toi ? Toi. Tu t’en bats grave la race.

Tu te contentes de me balancer un petit message sur Gmail de temps en temps en me disant « Tiens tu m’as encore bien fait passer pour un con sur ton blog huhuhuhu. On mange une quiche ce soir ? »
Ou alors tu dis « hin hin hin ouais c’est vrai que j’ai pas de cheveux, j’avais pas remarqué hin hin hin ».

Des fois tu m’aides même à être encore plus une grosse morue : « Regarde je t’ai trouvé des photos d’Alan Théo nu », ou « Je te file le lien vers le nouveau clip de Booba, vas-y lâche toi ».


Monsieur Patate Frite, je dois te rendre justice.
Tu es l’homme idéal et je tais toutes tes qualités : ta générosité dont j’essaie de ne pas trop profiter, ton humour décalé, ta patience devant mes crises de colère, ton soutien permanent, ton affection immense, ton talent à transformer un fichier vierge en œuvre d’art.
Oui mais j’allais pas en parler parce que c’est pas drôle.

Je profite de ce 100ème article pour te dire qu’aucun petit couillu ne t’arrive à la cheville et que je te dois entièrement ce blog dont tu es l’un des acteurs principaux.
Promis je ne regarde plus pas les petits culs dans la rue.


Monsieur Patate Frite, si par le plus grand des malheurs tu n’es pas l’homme de ma vie, je te remplacerai par Edouard Norton. Mais ça ne sera pas de gaieté de cœur.



13 commentaires:

  1. Comme c'est meugnon, pour une foisc'est une histoire d'amour qui ne me donne pas envie de stranguler des chatons.
    Et les Belges sont biens...dixit le Belge.


    Sven L, du Royaume du Nord.

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  2. Maîtresse Gamelle20 décembre 2011 à 01:54

    Déjà la centième ? Flute j'étais pas prête moi... ca grandit tellement vite ces ptites choses (je parle des statistiques bien sûr, pas de la frite de monsieur patate huhu)

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  3. Je valide monsieur Patate frite et sa video de "la bicrave est dans ma tête"

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  4. C'est dégueulasse, tant d'amour dans une bouche qui d'habitude persiffle si fort ! J'ai envie de vomir !
    Ça m'arrache la gueule mais... tout mes voeux de bonh... non je ne peux pas, désolé. La seule chose qui me console c'est ce que je pourrai lire sur ton blog quand il t'aura trompé avec moi... j'y travaille ! Je me sens sale, faut que j'aille prendre une douche.

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  5. Louer soit son courage et son dévouement à la race humaine. Il fallait une victime, content que ce soit tombé sur un autre. ^^

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  6. Hhhaaaaaaa !!!!!!!!!
    Bisounours, sors de ce corps !!!!

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  7. Comme c'est meugnon ! En même temps si tu avais toujours rendu justice au formidable M.Patate Frite, toutes tes lectrices hétéros (et tes lecteurs homos aussi peut-être) auraient tout mis en oeuvre pour te le piquer, non ?
    Allez, bonne centième !

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  8. Bonne centieme !

    Ca se fete, hein ! (voir les mails que t'as pas le temps de lire, rappel : mon "monsieur parfait italien" arrive samedi à Paris, en vacances pour la semaine)

    A moins que t'aies peur de nous présenter ton monsieur parfait à toi (y craint rien, jte dis, j'ai mon mien à moi, hihihi), ou qu'ils se mettent à parler dans un sabir franco-anglo-italo-ambiant-experimental qu'on arrivera pas à piger... hihi

    Pas peur, je parlerai pas tricot, malgré mon age avancé (meme ma toubib, que j'ai vue tout à l'heure, doit toujours vérifier sur ma fiche "ah c'est vrai, m'a-t-elle répété, je vous vois toujours beaucoup plus jeune")...

    Bon, rassurée ? tu peux répondre au mail maintenant ? ;-)

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  9. Mademoiselle Ocytocine,

    Que le blog soit rose, bon, on s'y est fait (nan, j'déconne, en fait je le lis dans Lynx).

    Mais que ce euh...rose, se mette à dégouliner de l'écran comme un chamallow pré-digéré pour venir s'incruster entre les touches du clavier, là je dis, merde, quoi, merde !

    J'ai les doigts qui collent maintenant... et juste au moment où j'ai le nez qui gratte !
    Et pas que le nez...

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  10. Quelle belle déclaration, contrastée, trash, lucide. Jusqu'à la fin, j'ai cru que tu le détestais.

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  11. Comme quoi, on peut être amoureu(x)se, sans verser dans la mièvrerie. Mais ce n'est pas toujours évident à garder comme équilibre.

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  12. Han, c'est beau, cela m'arracherait presque une larme, un peu d'humidité au coin de l'oeil droit. C'est ca les belles histoires d'amour...

    Il manque juste une réponse de mr patate, mettant un genou (humm humm) par terre et t'ouvrant sa chair ferme, enfin son coeur quoi. La ce serait la cerise sur le gateau, on lancerait la musique, le happy end, et la voix off pour évoquer le futur radieux, les nombreux enfants type hachis parmentier et on vous laisserait à l'intimité du blog avec un sourire béat.

    Vraiment il faut que j'aille chercher un mouchoir, trop d'émotions!

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