jeudi 1 septembre 2011

Rencontre du troisième type.

Je sais, j’ai déjà parlé ici de ma rencontre avec mon Chauve de Compagnie aux détours de deux trois articles.
Mais aujourd’hui c’est son anniversaire, mon tout petit vient d’avoir 24 ans, c’est pas mignon ? Mon petit œuf soyeux devient un grand poussin fort et vigoureux (mais toujours lisse et ce pour une durée indéterminée).
Je me suis déjà un peu spoilée toute seule, tu sais déjà comment ça a terminé : j’l’ai grave pécho.
Par contre tu sais pas comment ça a commencé (qui a dit : « et je m’en tamponne comme de mon premier bain à remous » ? C’est pas gentil ça).
J’ai envie de revenir sur ce jour béni où il m’a fait un cadeau alors que c’était même pas le mien d’anniversaire : son âme et toute liberté d’aller tremper sa coquillette ailleurs.
Je dirais bien « sa culotte » aussi mais il va encore crier à l’attaque de sa virilité (huhu petit coquelet haineux).

Ce jour-là j’étais censée tout faire sauf rencontrer mon Chauve.

C’était un vendredi soir de mars, je finissais de me faire passer un savon mémorable par mon chef.
En effet, celui-ci venait d’entrapercevoir la supercherie incroyable que j’étais et le manque extrême d’intérêt que je portais à tout ce qui se passait autour de moi sur mon lieu de travail (hormis les croissants quand on en apporte de temps en temps).
Si je n’avais pas tant ressemblé à sa fille, il m’aurait certainement virée. Fort heureusement sa fille est gothique et il a besoin de conseils pour rester « in », moi j’ai besoin de lui pour rester solde créditeur à la banque, l’un dans l’autre on ne pouvait pas se quitter comme ça.
On est donc parvenu à un arrangement tacite : j’imposte tranquillement et en échange je lâche deux trois infos sur la scène underground, j’achète les cadeaux d’anniversaire de sa progéniture et je balance une ou deux p’tites blagues par jour pour égayer le service.
C’est ce qu’on appelle de la prostitution, un peu. Oui.

Bref je suis sortie de là avec le moral dans les chaussettes parce qu’autant j’aime bien rien foutre, autant j’aime pas qu’on me le fasse remarquer. J’ai appelé la Future Maman, qui à l’époque avait encore un tour de taille humain et pas l’air stupide et joyeux de la poule qui va pondre, pour annuler notre soirée. Je n’allais pas pouvoir l’accompagner à sa pièce de théâtre conceptuelle sur la prostitution (encore elle) dans le fin fond du 95 pour cause de passage de savon même derrière les oreilles et retard plus que conséquent sur le programme de la soirée (j’avais dix minutes pour faire banlieue sud/ banlieue nord, même Usain Bolt il fait pas).

Direction la déprime le métro, à 20h passées il ne devrait y avoir personne… J’allais au moins pouvoir lire tranquille, les pieds posés sur le siège d’en face (délinquance quand tu nous tiens). Et benh non: il y avait des gens énervés ras la gueule sur le quai. Une annonce aboyée dans une sono digne d’un concert à la fête de la musique annonça : trafic nul jusqu’à nouvel ordre pour cause de suicide sur la voie… Damned je m’étais fait piquer mon idée.
J’ai donc traversé la ville pour choper une autre ligne mais là aussi c’était Beyrouth. J’ai eu mon compte d’énervement pour la journée, je décidai de prendre un bus pour ne pas passer quelqu’un à tabac le plus faible de préférence.

Il ne me restait plus qu’une chose à faire, la solution ultime : appeler Maîtresse Gamelle pour chouiner (c’est un sport national où je me défends très très bien, j’hésite à me faire tatouer son numéro dans le creux du bras) : Ouiiiiin, Gamelle, on est vendredi, il est maintenant 22h et mon bus me crache à Opéra dans un bon quart d’heure. J’ai pas envie de rentrer manger une soupe chinoise chez moi devant un épisode de Dead Like Me le bien nommé, je peux passer chez toi et l’Ours ?
Elle a accepté de me voir débarquer à presque 23h avec un Mac Do odorant et une humeur de chien. Sans soupirer ou presque.

Je m’apprêtais à croquer dans mon sandwich, merveille d’équilibre alimentaire, quand mon téléphone s’est mis à hurler un cri d’alien ; ma sonnerie de l’époque.
Mon pote le Paon me renifle dans l’oreille son besoin de soutien. Madame Paonne est partie, c’est la loose, il a besoin de se taper n’importe qui parler.
N’étant certainement pas d’humeur à consoler qui que ce soit et encore moins avec mon entrejambe, je lui propose d’aller se faire foutre d’appeler quelqu’un d’autre. Je suis loin, je n’ai pas mangé, je ne suis pas de meilleure humeur que lui.
Il insiste, un pote sera là mais il préfère aussi l’avis d’une nana. Le mien.
Je sais que je me suis fait avoir, et l’ours qui a déjà commencé à taper dans mes frites aussi.
- Alors tu y vas ?
- Benh ouais heureusement y’a son pote qui sera là… Je serai pas obligée de rester très longtemps.
- Si ça se trouve tu vas bien rigoler, le pote est peut-être sympa…
- Tu parles, encore un de ces connards prétentieux de graphistes à la con avec qui il se branle la nouille sur d’obscurs artistes contemporains. Je déteste ses potes, celui-là ne fera pas exception.
Telle fut ma première pensée à l’égard de mon chauve.

À minuit, je suis arrivée chez Le Paon, et j’ai vu se lever derrière lui un crâne d’une perfection « pascal obispoienne », j’ai dit bonjour sans vraiment le voir dans la pénombre de la pièce, une ambiance tout à fait opportune dans le cas d’un largage.

J’ai discuté sans voir le gars et sans me poser la question de savoir s’il était souillable. Trop de célibat tue les réflexes du chasseur. Puis à un moment il a levé la tête et j’ai vu son visage à la lumière et… Iiiirk, 14 juillet dans mes yeux, j’ai décidé que cet homme serait mien, avec ou sans GHB.

Et s’il a une meuf ? Pas grave une femme ça se quitte.
Des enfants ? Pas grave, des enfants ça se garde alternativement et ça s’envoie chez les grands-parents pendant les vacances.
Un pavillon en banlieue ? Pas grave ça s’incendie.

À 1h30 une fille l’appelle pour lui demander de la guider. J’ai pensé : zut, c’est sa pute de morue de meuf. Mais en fait c’était sa sœur. Fausse alerte.

J’ai, par un savant jeu de chaises musicales, réussi à me couler sur le canapé à côté de lui, fait de la grosse drague bien lourde en faisant parler une marionnette en peau de renard. J'ai reussi à caser qu'il fallait se revoir pour je ne sais quelle raison stupide.
Soyons honnête, je ne fais pas dans le subtile quand je suis décidée. Pour n’importe quel autre homme un peu moins lunaire, je serais passée pour une grosse catin en manque de crack qui négocie une passe.
Le paon me regardait avec des yeux ronds, la mauvaise fille à la langue acide que j’étais en temps normal se faisait petit bonbon gloussant et rougissant. S’il n’avait pas été aussi assommé par sa rupture toute fraîche, il m’aurait certainement jeté un seau d’eau froide.

Je n’étais pas la seule à effectuer la danse de l’amour, Futur-Monsieur-Patate-Frite, à sa façon très particulière, tentait lui aussi de me montrer ses belles plumes.
- J’adore ce bouquin.
- Tu le veux ? Je te le donne.
- Oh benh non tu m’as déjà offert le DVD de monsieur Manatane que tu viens d’acheter.
- Bon bah alors prends ma chemise. Et mes chaussures, avec deux ou trois paires de chaussettes ça devrait t’aller.
Tu l’as compris, mon Chauve drague en donnant absolument tout ce qu’il possède.
Si j’avais compris plus tôt, je lui aurais demandé sa carte bleue. J’étais pas au top ce jour-là je vous rappelle.

Le paon a dit : coucou je suis là je suis malheureux, occupez-vous de moi puis… Whouhou je vais me coucher pour ne pas me jeter par la fenêtre.
On n’a pas écouté. Il est allé se coucher en grognant qu’on était des connards. Ce qui n’est pas faux.
Il le raconte encore aujourd’hui à qui veut l’entendre. Mais que voulez-vous le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Et puis il a été l’heure de se quitter et j’avais pas envie alors je l’ai traîné chez moi de force où il ne voulait pas aller « pour pas déranger ». Lunaire le type, je te l’avais dit…
Et là ça a fait un p’tit bout de chemin dans sa tête… Au moment où je me jetais sur lui il s’est dit « Oh la Fille elle me drague ! ». Une révélation pour personne sauf lui.
Aujourd’hui, c’est pas que l’anniversaire de Mr Patate Frite, c’est aussi sa fête… Huhuhuhu.

Et puis… et puis la suite tu la connais…

BIENVENUE CHEZ LES GRANDS MON POULET ! tumeplé.

16 commentaires:

  1. Je viens de lire, d'avril à maintenant.
    C'est plutôt pas mal chouette.
    La cage thoracique est plutôt pas mal classe aussi.
    Reviendrai donc prendre un petit shoot dans quelques mois.
    Salut au luisant hébergeur de doryphores.

    RépondreSupprimer
  2. Quand on travaille pour rester solde créditeur, c'est toujours une forme de prostitution à mon avis.

    Ca me rappelle cette soirée où j'ai dragué la copine de la meuf que je devait consoler. Bah jme la suis pas faite.

    Rhhaaaa, Mr Manataaaaneeeeuuuh. Legendary. Vite qBittorrent.

    RépondreSupprimer
  3. Tu va rire, y'a pas trois jours, je me suis tapé TOUT ton blogue rose (saigne saigne) à la recherche de cet article. En vain. Ca m'étonnait.
    Donc déjà : je t'emmerde, tu n'as même pas parlé de ma déco.
    Ensuite : tu aurais pu dire merci. Sans moi, pas de frites. Mais noooooooon. Jamais. Merci pour rien mec.

    RépondreSupprimer
  4. Pote qui boit des coups ce week end?

    RépondreSupprimer
  5. Frankichon m'en a parlé. Les potes s'appellent et se rejoignent pour se taper sur les cuisses en buvant un godet.

    RépondreSupprimer
  6. R. : j'adore ce surnom "Salut au luisant hébergeur de doryphores. ". Vivement le prochain dans 6 mois!

    GENTIL SALAUD : l'important c'est de participer. Le mieux c'est quand même de choper la copine a consoler. elle est plus faible.

    RépondreSupprimer
  7. Maîtresse Gamelle2 septembre 2011 à 04:29

    Et une ola pour Monsieur Patate, une !

    Et une aussi pour le Paon parce qu'il est d'une classe à toute épreuve, si classe que même lors de ses gros chagrins, il fait agence matrimoniale de luxe.
    Seigneur paon, je dépose mes humbles lèvres sur vos douces joues en émettant un trivial petit bruit de succion.

    RépondreSupprimer
  8. Ma^tresse Gamelle : Couvre toi la cuisse avant qu'il ne vienne s'y frotter. Allumeuse♥

    RépondreSupprimer
  9. Maîtresse Gamelle2 septembre 2011 à 04:55

    hihi. Je suis immunisée contre la teigne du paon

    RépondreSupprimer
  10. J'aurais pu lâcher des commentaires sur d'autres notes, mais j'aime particulièrement cette petite histoire, alors voilà, c'est mon premier comm, mais sache que tu as atteri dans ma liste de fluxx rss !
    Et "bon anniversaire".
    Tu vas lui offrir quoi pour ça ? un Paon ou un disque d'obispo ?
    ;)

    RépondreSupprimer
  11. YEMMIP : J'aurais pu aussi laissé ma petit griffe parce que je te lis régulièrement aussi figure toi!

    Je lui offre un ampli auquel je na comprend rien qui va faire beaucoup de bruit et prendre beaucoup de place.... les joies du masochisme!

    RépondreSupprimer
  12. Pffff...
    Alors ça sert à quoi qu'on se lise mutuellement sans se le dire...
    ^^

    C'est un beau cadeau un ampli. J'espère qu'on ta bien conseillé :)

    RépondreSupprimer
  13. Moi j'aime pas les histoires qui finissent bien. Alors je commente seulement pour dire que c'est bien beau ce que fait le paon.
    Oui "beau", ça me plait quoi.

    Panzer

    RépondreSupprimer
  14. Surtout lui dit pas, c'est pas pour rien qu'on l'appelle le paon!

    Rassure toi, y a encore une chance de Mr Patate Frite me largue pour mon frère. CA PEUT finir mal.
    huhuhu

    RépondreSupprimer
  15. Joyeux anniversaire à Monsieur Patate Frite alors :)
    Et bisous à toi, mon acide.

    RépondreSupprimer