mardi 23 août 2011

Mlle Ocytocine au rapport.

Revenons aux origines du blog, la genèse, le moment magique et merveilleux où j’ai décidé de faire de ta vie de bureau un enchantement.

Cet instant où tout a basculé, où j’ai mis un peu de rose PQ dans ton existence et beaucoup dans la mienne. Parce qu’il faut pas croire, ça me prend un temps assez phénoménal ces conneries. Ce sont des heures entières de tapotage furieux sur mon clavier dans le silence écrasant de mon bureau.

Le plus long, c’est pas d’écrire mes bêtises, elles sortent de mon cœur comme le venin des crochets d’un serpent. Ce qui me prend le plus de temps c’est de négocier une relecture complète de mes œuvres par maîtresse Gamelle-la-débordée ou Pamela-la-feignasse-aux-15-minutes-maximum-de-concentration.

Car la première chose que le blog m’a apprise (et la plus navrante) : c’est que je ne sais pas écrire. J’ai un niveau d’orthographe digne d’une collégienne envoyant des SMS en quantité industrielle pendant les cours de français, mon niveau est nul.
Une vraie catastrophe pour moi qui ai souvent eu des emplois de correctrice. Laisse moi rire, décidément ma carrière professionnelle n’est VRAIMENT qu’une longue imposture (comme les salaires que j’ai touché pour relire des milliers de pages chiantes tu me diras).

Genre la règle du participe passé je crois la connaître mais en vrai je joue à la roulette avec les er/é/ée/ées sans aucune logique. Pareil avec les à/a. Niveau primaire. La honte.
J’ai une excuse. Chaque fois que je relis, je ne peux pas m’empêcher de rajouter une phrase, de revoir l’ordre de mes conneries et au bout de deux paragraphes, j’ai oublié les accords en genre et en nombre avec le sujet.
Mais là encore, je suis quand même pas bien douée.

Pire que l’orthographe, ma pensée dépasse souvent mes mots. Non pas que je sois tellement un génie fulgurant du bon mot que je n’ai pas le temps d’écrire toutes les merveilles qui me traversent l’esprit en un éclair, loin de là.
Non c’est plutôt que dans ma tête c’est hyper clair, structuré et drôlissime et qu’une fois que la correction revient, la phrase que je trouvais si géniale est surlignée en rouge avec un point d’interrogation insultant à la fin et le commentaire très constructif suivant : « gné ? ».
Je pense Gaspacho de légumes du soleil et j’écris du Liebig en poudre.


Deuxième chose étonnante avec le blog, malgré le rose layette, mes lamentations capillaires et adipeuses, ma misandrie (tous des lâches sauf mon père), ma haine viscérale des Ex, il semblerait que je sois surtout suivie/lue par des Hommes.
Hum… Etrange le masochisme des poilus du nombril. Peut-être cherchent-ils à se dégoûter une fois pour toute des femmes. Allez savoir.
Pensent-ils qu’une fille sublime, une Carry Bradshaw aux jambes interminables en boxer et soutien gorge se cache dernière toute cette saine et piquante lecture ?
Faux mes amis, ça pourrait être le fruit d’un lamantin et d’une femelle hérisson. Si j’étais une grosse bombasse, j’aurais un blog mode, mes nichons en gros plan et plusieurs milliers de lecteurs par jour.

Troisième chose : Je m’étonne chaque fois des retours sur mes articles. Je me dis « çuis-là il va faire un four c’est évident » et pouff y a des commentaires qui surgissent à peine posté.
A contrario, je rigole toute seule tellement je trouve que le nouveau est hyper bon et là, la banquise sur le blog, pas un commentaire, pas une remarque, même pas un PTDR qui ferait toute la différence.

Les commentaires parlons-en… je suis étonnée par le nombre de personnes qui me font des remarques par msn ou par mail. Qui me balancent des anecdotes et des compliments en privé alors que MERDE, ya un truc exprès fait pour ça.
Je suis étonnée de ne pas avoir plus de détracteurs, de trolls aigris qui viendraient balancer leur petite giclée virtuelle de frustration sur ma page. Il faut croire que je ne suis pas assez sulfureuse pour ça.

Autre chose, les blogs que j’ai découvert dans mes « lecteurs » (hin hin hin j’adoooore dire ça) sont souvent hypers bons et finissent dans mes favoris. Je fais même pas de la lèche là, vraiment y’a des trucs assez mortels.
Tellement bons d’ailleurs que ça m’a donné envie d’en rencontrer certains.
Avec K (et son fidèle Pedro) on est passé à l’acte (n’imaginez rien bandes de petits cochons, vous seriez encore très loin de la réalité) et pacte a été scellé : on sera des koupains en vrai comme en blog.

Je suis aussi tombée amoureuse de Céleste et de ses volets rouges, de ses articles sur les enfants qui ne m’énervent même pas et de ses photos trop la classe alors qu’elles sont faites avec un iphone, tu me la feras pas à moi. Mon chaton, si tu me lis, je quitte tout pour venir te faire du poulet au curry, c’est ton jour de chance. Sauf que c’est toujours ton jour de chance puisque tu gagnes sans arrêt tous les concours.
A la grande loterie de l’existence, Céleste a tout pris et c’est écrit dans son prénom. La morue.

Bref le blog, c’est long mais c’est bon. Ca fait du bien à mon ego, moi qui n’ai pas de facebook pour dire à quel point ma vie est plus géniale que la tienne.
J’aime l’impudeur et l’anonymat que le blog permet, j’aime les stats qui montent et qui descendent, les petits pipis dans la culotte que me déclenchent les gentils commentaires, j’aime que les gens que je n’ai pas vus depuis des années connaissent tout de ma vie.

Pourquoi je fais un rapport maintenant ? Alors que c’est même pas un an, que c’est pas le 100e article ni rien de symbolique ?
Alors que j’ai encore plein d’artic' sur le célibat à écrire ? C’est même pas une histoire de panne (jtejure c’est la première fois que ça m’arrive).

C’est parce que j’ai pas de connexion chez moi (à la grande douleur de Monsieur Patate Frite qui ne considère son emménagement possible qu’avec une freebox sous le bras) et que ce matin en arrivant après un weekend sans ocytocine, y’avait plein de commentaires sur « Châtelet-la-haine » (encore un artic' dont je pensais qu’il allait faire un gros four) plein de love.
Des gens anonymes, des habitués, des nouveaux noms aussi, qui me disaient « Mais nan t’es pas une grosse bouffe-merde de parisienne dégénérée, t’es humaine…. » et la vie de moi sur le korandelamek, ça fait plaisir.


Pourtant à la base rien ne me prédestinait à créer Mlle Ocytocine hormis cette expérience de blog en groupe que nous eûmes, Faneliah, Oror 404 et moi dans notre folle jeunesse. Je te donne pas l’adresse, tu serais capable d’aller le lire.

Je suis de la race des dilettantes, de ceux qui commencent beaucoup et ne finissent rien. Je suis du genre à me décourager vite et à abdiquer à la moindre difficulté, à lire les autres et à trouver ça toujours mieux que ce que je pourrais moi-même faire (d’où ma haine des loisirs créatifs, pourquoi faire toi-même un truc que tu peux acheter trois fois moins cher et sans te faire chier à la galerie marchande du coin ?).
Je suis entourée de gens doués, un frère et des potes musiciens, des amis photographes, illustrateurs, des écrivains du dimanche talentueux, je partage ma vie avec un génie mais je suis parfaitement étrangère au processus créatif.

J’ai honte de le dire mais oui… c’est monsieur patate Frite qui a eu l’idée. Un petit copain à l’origine d’un blog tourné vers le célibat, ironie de la chose.

Je voletais autour de lui comme une mouche autour d’un résidu défécatoire de chihuahua alors qu’il réalisait son énième morceau/visuel/pochette d’album/couverture de DVD de la semaine. Je le regardais créer en me demandant si c’était naturel tout ça. La Création. L’idée.
Je le dévisageais, mon homme si concentré en pensant qu’il avait carrément un beau ptit cul en me disant que quand même j’étais moi-même une merde sans aucun talent et sans aucune utilité pour le vaste monde.
Promouvoir des shampooings et des yaourts allégés 8h par jour n’est pas de l’art, c’est de la pollution.

Évaluer (méchamment) était la seule chose que j’étais capable de faire, des pamphlets, des discours acides sur le dernier Despentes. J’étais déjà consciente que si cela est aisé de la critiquer, il est plus dur de créer… même une bouse comme son dernier torchon en date.

Monsieur Patate le sage a dit : « Et benh écris toutes les horreurs que tu racontes, je suis sûr que tu es douée pour ça, je te fais un blog si tu veux, tu auras plus qu’à ! comme ça je serais tranquille pour faire du vrai travail rémunéré».
Le blog c’est un peu le DVD de Nemo devant lequel mon chauve de compagnie m’a collé pour avoir la paix.

Non contente d’écouter pour la première fois un homme, malgré ses motivations véritables à vouloir faire de moi quelqu’un de « créatif » et surtout « d’occupé », je me suis mise en quête d’une bonne idée de bannière.
- Le cri de Munch ? Fort adapté mais déjà fait.
- Minus et Cortex (mon double rongeur) dans une position lascive ? J’ai eu peur d’avoir des problèmes avec la Warner.
- Le nichon de Sophie Marceau à cannes et ma tête incrustée dessus ? Trop racoleur mais pas d’assez mauvais goût.
- Finkielkraut à poil ? Je voulais quand même avoir quelques lecteurs.

Alors j’ai réfléchi…, j’ai pris mes neurones à deux mains et j’ai frictionné le tout jusqu’à ce qu’une connexion pas trop pourrie se fasse.
Un truc un peu perso et pas trop moche…
… Je collectionne les cages d’oiseau et Monsieur Patate Frite des squelettes d’animaux qui me fascinent… et je voulais raconter ce qui se passe dedans mes tripes…
Ainsi est née la volière thoracique.
D’abord crayonnée sur un carnet avec mes petits doigts boudinés et un crayon AB de bonne facture.

Puis, j’ai ouvert illustrator dont je ne m’étais pas servie depuis la fin de mes études secondaires (une vie entière donc) et j’ai fait ma petite bannière. J’ai mis 4 bonnes heures là où monsieur Patate Frite aurait mis 25 minutes avec les pieds et en lisant un magazine.
Mais j’en suis pas peu fière.

J’ai rajouté le fond vieux rose et Monsieur Patate Frite a dit « c’est moche », j’ai dit « oui mais c’est mon blog » et comme il avait surtout envie d’être tranquille, il a vite abdiqué. Graphiste mais pas téméraire.

Ainsi est né mon divin Enfant.

Et puis il y eu 50 pauvres bougres pour tomber sur ma page, puis plus.
Il y a eu des gens pour m’engueuler de poster trop.
D’autres pour me prévenir qu’un article tous les trois jours ce n’était pas suffisant.
C’est pas encore la gloire, pas encore les débordements de fans hurlants et les jetés de string Dim sans couture, pas encore la publication chez Philipe Rey avec Couverture en Papier Rives vergé 250gr blanc naturel, mais c’est un bon début.

16 commentaires:

  1. Et donc là, tu t'attendais à être trop drôle et il n'y a toujours pas de commentaire ? Alors je vais être sympa et commencer, ça en appellera d'autres...

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  2. AHAHAHHA merci pour le sauvetage, on était pas loin du four là!!!!

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  3. J'suis jaloux. En un billet, t'écris plus que moi en un semestre... Faut que je me trouve une nouvelle inspiration. Au début, quand j'ai créé le miens de blog, c'était même pas pour qu'il soit lu, c'était une thérapie gratos. En tout cas, j'suis tjrs ravi que t'ai décidé de laisser un commentaire par chez moi (mais comment t'y es arrivé au juste?) et encore plus ravi de te lire aussi (trop?) fréquemment.

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  4. Tu as dit poulet au curry ? Je suis à toi corps et âme. Mais faut pas étaler notre amour comme ça au grand jour, mon bel oiseau des îles, monsieur Patate frite va finir par se douter de quelque chose...

    J'en profite quand même pour te dire que j'adore la présentation du blog en général et tes colombes dans leur volière thoracique en particulier.

    A la semaine prochaine !

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  5. (commence à te faire pipi dessus) Alors moi, et bien, je me gargarise de tes bons mots (j'apprends au minimum 10 mots par poste, ce qui me permets d'aboutir à la rapide conclusion qu'après une centaine de poste, je serai omniscient (<- mot nouveau)). Je raffole de tes expressions et oui, loin de me suffire de passer le temps dans mon bureau silencieux, j'y prends également un malin plaisir (je ne glousse que sporadiquement - faudrait pas éveiller des soupçons tout de même!).
    Merci pr ce backstage vip "tout savoir sur Ocytocine". Je me sens désormais comme faisant partie des privilégiés qui ont accès à tes fabuleux écrits. Ze KiWi

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  6. PIKLO : Je suis tombée sur toi par l intermédiaire du blog de Navie que j'aimais beaucoup mais qui ne racontait plus grand chose, je suis donc allée faire un tour sur ses favoris. Dont toi. J'ai aimé. J'ai commenté.

    Céleste : Va mon petit oiseau, vol vers la lumière de la fin d'Aôut. Kiffe les vacances, je vais moudre le curry et désosser un chapon en t'attendant.
    love.

    Kiwinini : j'ai pipi. changer de culotte. tousuite.

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  7. Ton blog est moche, certes, mais c'est pas une raison pour raconter des conneries :

    talent.... check ;
    humour.... check ;
    intérêt... check ;
    rose...... check (hélas !).

    Je suis tout ça régulièrement depuis quelques mois et bien qu'aussi étranger à ton univers qu'un voile de satin blanc dans ta garde-robe (ou peut-être à cause que, comme tu pourrais l'écrire avant correction), j'apprécie. Vraiment.

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  8. Maîtresse Gamelle24 août 2011 à 08:33

    Faut vraiment être une meuf pour appeler les commentaires de façon aussi directe et éhontée et que ça fonctionne.
    Sur ma vie t'es une catin Ocyto de luxe ;)
    Love.

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  9. Je ne laisse pas de commentaire aux gens qui en demande.

    ^^

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  10. Que les lurkers se dénoncent immédiatements. En tous cas, merci pour la futilité et les couleurs moches.

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  11. Eric : ce rose n'est pas moche ou alors c'est ton écran qui est mal calibré... ou alors je suis de mauvaise foi.

    Maîtresse Gamelle : ronronron tu me connais bien toi. C'est ton empathie devant la pointeuse qui te fait si bien comprendre l'homme.
    Allez on est pas a un commentaire près!

    Controverse : hin hin hin ca tombe bien j ai pas demandé EXPLICITEMENT

    deedub : de rien pour la futilité, c est mon créneau!

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  12. "Je pense Gaspacho de légumes du soleil et j’écris du Liebig en poudre."
    Hihi! J'adore!

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  13. moi aussi j'aime les métaphores potagères!

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  14. "Poètes et Steacks hachés, bonsoir!" Huhu je préfère les métaphores carnivores moi!

    Quant à décrire Mr Patate-Frite comme le "Masterpuppet" de la création du blog pour que tu lui foute la paix, soit tu es beaucoup trop influençable (et je sais que c'est pas le cas koupine!) soit Mr Patate-Frite cache terriblement bien son jeu de manipulateur machiavélique et sournois... Mais quel brio de sa part si tu le reconnais par toi-même...

    Bon en même temps c'est toi qui écris et toi qui profite du succès!

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  15. Oh mais c 'est pas parce que Mr Patate Frite est un homme silencieux et discret qu'il ne mène pas sa barque...
    C'est pas un agneau, il est juste adepte du "parle à mon cul, ma tête est malade", ce qu'il partage avec mon père.... Tonton freud, j'ai besoin d'un rendez vous.

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  16. En tout cas t'es prolifique, j'en suis qu'au mois d'Aout et j'ai déjà des sueurs d'épuisement (ça n'existe pas, pour te dire!). Tu aurais pu avoir la gentillesse de nous dire que tu faisais un blog plus tôt !!!!

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