mercredi 20 juillet 2011

“CUT HAIR... heu HERE” comme dirait The Cure.

Dans mes jeunes zannées, à l’époque où les télés faisaient un mètre de profondeur et pesaient plus lourd qu’une Twingo, j’ai zété gothique.
Oui parfaitement, gothique avec la dentelle, le maquillage, les chauves-souris, les croix renversées, et tout et tout.
Voilà c’est dit. Aujourd’hui je ne le confesse pas trop fort et cachée derrière l’anonymat d’un blog d’un rose douteux (tendance saumon si ton écran n’est pas calibré m’informe Monsieur Patate Frite, directeur artistique de mon cul de mon cœur). J’ai presque pas honte.

Pourquoi avoir choisi un mouvement assez douteux où tu passes obligatoirement pour une jeune rebelle de la classe moyenne mal dans ta peau ?
Pourquoi choisir un look qui t’enlaidit immanquablement Et/Ou te fait passer pour une pute au rabais de feuilleton américain?
Y’a des raisons, oui ma bonne dame, tout à fait mon bon monsieur.

Ce n’est pas la musique qui me plaisait dans ce mouvement.
J’ai toujours préféré le métal, sache le, même si toi jeune païen tu ne fais pas la différence entre les sous-catégories de la musique du Malin. Le goth ça chouine, t’as l’impression qu’on lui a piqué sa tartine beurre salé/nutella de quatre heure au chanteur ou qu’il s’est pris le petit doigt de pied dans un coin de porte et qu’il en fait une chanson.
Ca manque de batterie, ça sent pas assez la haine et ça me donne envie de dire : « Mais arrête d’être une victime, sors de dessous ta couette Simpsons, mouche toi dans ton carré de dentelle, enfile ta chemise à jabot et ta cape en panne de velours et va défier le grand monde… Par contre, abuse pas trop sur le khôl, il pleut dehors, tu vas ressembler à une estampe japonaise

Ce n’est pas non plus le côté baudelairien, maladif et larmoyant qui m’attirait.
J’ai toujours eu le coup de fourchette et la blague vaseuse facile. Je suis une bonne vivante moi, je rigole quand tu balances « dis camion ! » et je termine la plaquette de Milka même si j’ai plus faim, je peux pas aller contre ma nature.
Je n’ai jamais été une blonde éthérée aux rêves de mort et de romantisme noir, je tripote les fesses des jolis garçons, je réclame les galipettes et je me teins la queue de cheval en noir.

Naaaaan, c’était pas du tout ça qui me plaisait dans le goth… l’imagerie, le look, la coolitude… ce qui me plaisait c’étaient les hommes.
Être gothiquette pour serrer du gothiquon ? Et j’avoue ça publiquement ?
Ptain j’ai peur de rien moi en admettant un truc pareil.
Même pas de perdre mon vaste public de fans en délire.
Pourtant c’est l’équivalent du Stade de France qui vient chaque jour sur mon blog quand même…
(qui a chuchoté « l’équivalent des chiottes du Stade de France » ?!).
Ouais je le dis, les goths, ça me rendait foooOOOOOOOooolle.

Ce n’est même pas vraiment les goths en fait. C’est plus précis et plus crétin que ça. Ce que j’aimais par-dessus tout, c’étaient les hommes à cheveux longs, et c’est là qu’on trouvait le vivier le plus intéressant. Une vraie foire aux chignons.

C’était mon gros délire, mon vice, mon exigence unique voir première. Blond ? Brun ? Grand ? Rien à foutre, je veux une tignasse de princesse qui sent le Fructis. Basta.
- Quitte à sortir avec des dépressifs chroniques (whouhou gothique on t’a dit, à coup sûr tu vas pas te marrer).
 - Quitte à rouler des pelles à des types en corset et new rock à plateformes avec des langues bifides. (une expérience d’ailleurs assez troublante).
- Quitte à me retrouver maquée avec un type qu’on appelle «  L’aspirateur » sous prétexte qu’il se mettait n’importe quoi dans le nez en matière de poudre (je le soupçonne de ne pas avoir su faire la différence entre la levure chimique et la cocaïne, pour lui ça devait être aussi clair que la distinction entre le pepsi et le coca).
- Quitte à enchaîner les musiciens ratés (t’imagine même pas les heures de répèt’ que j’ai du me cogner par amour pour un système capillaire généreux).

… Tout ça, bien sûr, pour finir par tomber dans les plus sucrés et dégoûtants tourments amoureux avec un homme dont la moitié haute du crâne ne comporte pas plus que 4 poils au centimètre carré (à peine un duvet de poussin) depuis qu’il a 16 ans.
A l’heure qu’il est…  j’aime et je vis le plus écœurant des bonheurs avec un chauve.
Damned it, je l’aurais su tout de suite que ce qu’il me fallait c’était un dégarni du caillou, on aurait gagné du temps.


Pourquoi les cheveux longs ? Sans déconner… Aucune idée. Franchement cette marotte est incompréhensible aujourd’hui pour la vieille dame que je suis.

Certains amis pervers et malintentionnés y voient mon homosexualité latente dévoilée car bien entendu pour ces beaufs à poils ras : cheveux longs = pédés/ hippies et filles uniquement. Un bonhomme ça se tond comme à l’armée.
Je vois, moi, dans leur amour des filles asiatiques au corps de jeune garçon imberbe, une forte tendance à la pédophilie et une peur d’aimer autant les nibards d’une vraie femme qu’ils ont aimé ceux de leur mère. Mais je le dis pas moi, je sais me tenir.

Je me demande s’il y a eu un traumatisme dans mon enfance pour que je trouve les cheveux longs aussi sexys. Peut-être que j’ai enfoui au plus profond de mon cerveau malade un évènement tragique. Genre, un jour mon frère a rasé ma peluche à la tondeuse électrique sous mes yeux et, choquée, j’ai décidé de ne rechercher dans les hommes que la douceur de mon chat en peluche appelé « Tchernobyl », si tragiquement tondu.
Oui je sais, ce prénom peut alerter sur ma santé mentale. Mais pour ma défense, à l’époque je ne savais pas ce que c’était, j’avais juste trouvé ça idéal comme prénom de peluche à poils longs. Je ne sais pas où je l’ai entendu ni pourquoi je l’ai aimé. Je pensais que c’était un prénom composé russo-américain si ça se trouve, genre Cherno-Bill.

Aujourd’hui encore, je me retourne toujours sur les types à la tignasse abondante, c’est un réflexe conditionné. C’est la seule chose qui me fait lever la tête de mon livre dans le métro (avec les musiciens roumain à mini-ampli tonitruant à qui je lance une œillade fort peu encourageante, bien sûr).
Je suis toujours très déçue quand il se retourne et que je réalise que c’est une fille un type moche. C’est un truc qui vient du tréfonds de mon système reproducteur. L’homme à longue chevelure doit être BEAU, sinon il mérite d’être cisaillé violemment.
Sinon c’est de l’arnaque sur la marchandise.
Sinon je suis frustrée des mirettes.
C’est comme un éclair qui A L’AIR au chocolat et qui en fait est au café. Une ineptie.

Mes hormones lisent-elles dans les cheveux brillants et souples l’assurance d’un étalon de bonne facture ? Cheveux longs = code génétique différent du mien = force physique et bravoure guerrière (vs. corps mou et sournoiserie) = bébés puissants qui domineront le monde?

Faut-il que mes ovaires aux goûts douteux aient un peu trop assimilé la mythologie germanique et les fiers guerriers vikings à des reproducteurs modèles ?
Ai-je trop regardé les clips d’Immortal ?
Mon cerveau a trouvé leur sprint dans les montagnes ridicule... mais le reste de mon corps ?
Va savoir ce qui se passe dans la tête d’un utérus qui, assommé à coup de pilule depuis des années, contraception qui le prive de tout véritable rôle, doit développer des perversions étranges pour éviter de sombrer dans l’ennui.
Même s’il s’agit de fantasmer sur un panda à poils longs.

Quelqu’un a un meilleur concept ? Ou au moins une idée moins malsaine ?


12 commentaires:

  1. Comme je me retrouve dans cet article ! lol !

    Depuis mon premier copain, j'ai toujours eu des mâles à poils longs ; actuellement, j'ai un Normand beau comme un Viking, avec les cheveux blonds clairs au milieu du dos.

    Bon, ok, les miens sont roux et m'arrivent à mi-fesses.

    Si jamais tu trouves une explication rationnelle et tout à ce phénomène, de bloquer sur les mecs à cheveux longs, fais moi signe ! ;)

    Ceci dit, le bassiste d'Eluveitie est pas mal du tout, tout comme les Finntroll, mais avant (genre Trollhammaren, en live, en 2006...)

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  2. M'est d'avis que le cheveux inclut directement le mec dans la catégorie "Hors du moule", répondant à la fois à:
    -pulsion hormonale de différence génétique
    -pulsion intellectuelle de rejet d'une société de normes décevantes.

    C'est gratos :)

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  3. Ho, ma vachère préférée a laissé un commentaire ! Tu devrais me remercier. Grâce à mon immense influence dans les milieux chevelus, je permet à ton blog de passer de l'audience (chiotte du) Stade de France à la buvette d'une soirée Allemande (autant dire sehr groß! )

    Et si la vachère te comprend sur le pouvoir de séduction des chevelus, je te rejoins sur le bonheur de vivre avec un chauve. Testostérone Powaaaa !

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  4. Faudra que je teste les chauves, un jour.... XD

    Ouais, merci Lilou pour le blog, je l'avais trouvé une fois y'a longtemps je sais plus comment, et du coup ben ça fait plaisir !

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  5. Pas d'explication à te proposer, moi je les aime rasés et hochant la tête en rythme sur un bon morceau de hip-hop... On ne chasse manifestement pas sur les mêmes platebandes :-)

    Mais bref, on s'en fout de toutes ces considérations capillotractées.

    T'AS ROULÉ UNE PELLE À UN MEC AVEC UNE LANGUE BIFIDE ??? WooOOOow, R.E.S.P.E.C.T.

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  6. Certes.... je veux essayer ! je connais des filles avec la langue splittée, mais je crois que j'ai jamais croisé de mec en vrai.... dès que j'ai plus mon orc, je pars en chasse !

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  7. La vachère et lilou : Vous voyez les meufs que j'ai un truc avec les tignasses, c'est le lobby des filles "a cheveux-jusqu'-aux-fesses" qui soutient le plus activement mes tribulations.
    En tout cas, benveido la vachère!

    Céleste: Ouais un mec a langue bifide... J'adore les modifications corporelles et je l'ai expressément dragué comme la dernière des trainés UNIQUEMENT pour tenter la roulade de pelles a deux demi-langues.
    Je préfère même pas penser a ce que j'aurais pu faire s'il avait deux demi-bites... ahem.

    Gentil salaud : Tes conseils sont toujours éclairés, mon utérus est un rebelle donc. J'en discute avec lui et te tiens au courant.

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  8. Il parait aussi que, sans avoir deux bites, un mec qui est splitté et suffisamment agile peut faire des merveilles....


    Ceci dit, niveau bodmods, t'as quoi ?

    J'en suis à 12 piercings, dont 8 à l'oreille gauche et le lobe droit stretché (j'en ai deux qui ont rejeté à l'oreille gauche, après 3 ans de résistance acharnée), et cinq tattoos..... ;)

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  9. Bah un peu pareil ma bonne dame, pour les oreilles, de haut en bas et de bas en haut avec un tunnel Disco de mauvais gout à l'oreille gauche. ajoute la langue, deux fois le nombril et le compte est bon...
    Mais monsieur patate frite tient régulièrement a ce qu'on en fasse d'autres donc d'ici peu je vais encore revenir avec un anneau planté n'importe ou (la nuque me tente...)

    Et pour les tatouages, un seul dans le dos mais la suite est pour la fin de l'année. en préparation avec le meilleur (et le plus sexy) tatoueur de la planète. au minimum.

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  10. Waaaaahou, la classe !!!

    Le stretch j'en suis qu'à cinq, je compte pas monter au delà de dix, ceci dit.

    Deux nombrils ? ça donne quoi ? moi j'ai un horizontal droit au téton, et un VCH tout neuf fait la meilleure pierceuse du monde ! (Missdy, de AntiBabyPiercing ;) )


    J'aimerais me faire la langue, pour la splitter, mais j'ose pas encore sauter le pas... XD

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  11. dans mon inconscient cheveux longs = romantisme. Même s'il s'agit du bassiste de Shining ou d'un groupe de goregrind.

    Par contre j'ai pas dit que c'était logique :p

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  12. Hello !
    Bon, j'arrive 15 ans après la bataille et tout... mais, un peu dans la branche d'imposture que toi, vois-tu, les temps sont dures ma bonne dame, alors je me suis mise en tête de lire les blogs que je trouvais sympa dans leur intégralité, le tien donc découvert il y a peu (à travers Faneliah au demeurant) y compris.
    Bref, ça c'est de l'intro :-)
    Tout ça pour dire que... Homme + cheveux longs = archétype de virilité et force (Samson en est le digne représentant, ajoutant à lui TOUS les héros/guerriers antiques autant que légendaires).
    D'ailleurs je suis convaincue que si aujourd'hui l'homme au cheveux longs n'est plus en vogue, c'est uniquement et bassement la faute d'un puissant lobby de coiffeurs avides...

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