jeudi 2 juin 2011

Un dîner presque parfait.

Bon, décidément, j’ai du mou de veau dans le crâne, ça se confirme.

Je t’avais concocté un article hyper lolant pour aujourd’hui à base de QCM, t’allais te tordre de rire et de douleur, finir à l’hôpital ou me demander en mariage tellement c’était classe.

SAUF QUE .

Je voulais le poster là, et  en fouillant dans mon merveilleux netbook que j’aime presque autant qu’Allan Théo nu, je me suis rendue compte de la bourde. J’ai laissé la version définitive au boulot, sur mon PC professionnel, tu sais celui où je fais tout sauf bosser.
Mon cerveau = pâté de foie premier prix.
Ch’te jure.

 C’est à cause des vacances ça, heureusement qu’on en n’a que six semaines par an sinon j’aurais certainement cramé mon immeuble en laissant mon lisseur sur la plaque électrique saupoudré d’allumettes et baignant dans un bidon d’essence.

Bien sûr que je n’allais pas te laisser en chien, sans ta drogue journalière.  Bon j’aurais pu t’envoyer ici. Mais je préfère que tu restes avec moi plutôt que te laisser aller voir ces mécréants.

Fallait donc me trouver un sujet de rechange et figure toi que je les pond pas exactement sur commande les articles. Je suis pas une poule. Quoique. Donne-moi un bon FNAC et je t’écris ce que tu veux.

J’ai pas eu à penser longtemps parce que Monsieur Patate Frite a émergé de derrière son Mac book et est venu me tirer le T-shirt Ulver (fameux groupe dont Monsieur Patate Frite fait les T-shirt et que j’ai donc par paquets de douze. Va écouter un peu si tu es une personne de goût).
Il m’a donc tiré le T-shirt en disant «  T’as faim mon lapin ? ».
Traduction en langage de poilu du nombril : J’ ai l’estomac dans les talons et ça serait vraiment très urbain que t’aille me préparer la pitance espèce de grosse morue. Et du gras hein, ne me parle pas de régime Dukan grognasse sinon je te file une mornifle ».
Oui parfois l’homme aussi dit des choses qui sont plus profondes qu’elles en ont l’air.

Fort heureusement monsieur Patate Frite est un homme terrorisé respectueux et il se met volontiers a la popote. C’est donc le nez dans mon minuscule frigo qu’il a réitéré sa demande.
Et là, éclair de génie. Un an et demi de dîner quasi quotidien en tête à tête sont le digne reflet de notre grande histoire d’amour. Mon sujet était tout trouvé.

Au départ, tu vois , je voulais faire grande impression au garçon. Peut-être un reste de poncif a la con est resté accroché à mon inconscient : une femme doit savoir passer à la casserole autant qu’elle doit savoir la manier.
 Je me suis donc lancée dans de grandes préparations de petits plats mitonnés, de curry mijotés, de légumes découpés avec tendresse, de viande marinées et je t’en passe et des meilleurs. J’ai sorti les meilleures recettes de ma grand-mère vietnamienne, mon studio devenait un vrai restaurant gastronomique chaque soir.

Je lui ai aussi fait faire le tour du monde des restaurants parisiens : tibétain rue des Abbesses, coréen rue Violet, indien du Passage Brady, ramen japonais rue Saint-Anne, …

Un vraie esthète, voilà ce que je voulais être, la bonne bouffe c’est mon rayon et je voulais lui en mettre plein les mirettes. Je voulais le tenir par les couilles l’estomac.

OUAIS. BON. Ca n’a pas duré longtemps.

Bon déjà je me suis rendue compte, que le tenir par la coquillette, c’était vachement plus efficace et ça prenait moins de temps et d’argent.

D’autre part, j’ai dû me rendre à l’évidence : il  n’était pas complètement emballé.
Je t’ai dit, cet homme est effrayé comme un bichon devant un pitbull poli et il a toujours suivi de bonne grâce. Mais quelques détails mon mis la puce à l’oreille.

Déjà, il y a eu le petit déjeuner, ou dès les premiers jours il m’a dit alors que je lui servais un nespresso sexy dans des tasses design,  l’air un peu gêné :
- Tu sais mon lapin, il faut que je te dise un truc… le matin je ne bois pas de café mais… ahem… du chocolat au lait.
J’ai lancé les tasses, droit dans le lavabo.
- Tu… tu es déçue ? ca fait plouc ?
- Ah non pas du tout, je te prépare ca tout de suite, et je me fais une ricorée. J’osais pas te le dire… ça fait tellement ringard.

Et son surnom, je t’ai dit d’où il venait ? Un autre des indices qui m’a permis de découvrir que je me leurrais culinairement parlant :
- Tu étais chez ta mère toi ?
- Ouais comment tu sais…. ?
- Et t’as mangé des frites…
- Ouais, tu l’as eu au téléphone, c’est une conspiration de bonnes femmes ou quoi ?
- Nan tu sens la frite c’est tout. A chaque fois que tu rentres de là-bas tu sens la frite, c’est une infection, huhuhu.
- Benh ouais elle me fait ce que j’aime bien manger.
- Ouais benh ça se sent. horrible, on dirait un employé du KFC !
- Oh ça va hein, toi quand tu rentres de chez Pamela, tu sens la vinasse, comme un vieux clochard !

Et puis est venu le temps où nous avons commencé à faire les courses en commun et là, la prise de conscience a été radicale.
- Mon œuf mimosa, ou est le caddie.
- Benh juste là…
- Ah nan ça c’est celui d’une mère de famille nombreuse.
- Non c’est le nôtre.
- Mais nan regarde, y’a des kiri, des choco pops, des nuggets format familial, des twix glacés, des milky way,  un kilo de salami, des frites, une paella surgelée, douze pizza,  encore des frites, des pommes de terre sautées et… heu des sardines à l’huile. C’est pas tes courses de la semaine ça ?
- …
-…
- Benh si.
- Ah ouais donc en fait quand je t’emmène au resto viet…
- … je préfèrerais aller au mac do. Tu sais mon lapin, le monde n’est pas un bo-bun, y’a des gens qui aiment des trucs ou ya pas de nuoc man dedans, ni de viande marinées coupée en lamelles.  Y en a qui aime les steacks, le pain, les assiettes, les couverts plutôt que les baguettes, toussa toussa. … hum…Mais t’en fais pas hein, je mange normalement  chaque fois qu’ on se voit pas!

Le couple c’est aussi la désillusion. Qui veut un kiri ? Y en a plein le frigo.

20 commentaires:

  1. En même temps, c'est bon le kiri!

    (Oui, ça fait un petit moment que je viens sur ce blog (très drôle!) mais j'avais envie de commencer par une commentaire engagé, avec du sens tuvoi ?!)

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  2. Et mais il manque du Nutella dans ton chariot !

    Et vive les buveur de chocolat au petit dèj !

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  3. alleluia, ton commentaire sur ke kiri EST engagé, c'est pas monsieur Patate Frite qui te contredira!
    merci pour ton commentaire,faut en faire souvent, j'adoooore!

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  4. Lilou, j ai aussi oublié les doughnuts, les corn flakes... je sais je faiblis mais c etait un peu l'article de secours, huhuhuhu

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  5. M. Patate Frite est juste comme beaucoup d'homme. Comme Boulet dans un de ces livres qu'on m'a offert: "La viande c'est la force"
    Et le gras, c'est la sauce qui accompagne. J'aime bcp la cuisine, la très bonne et raffinée comme la trash. Le w-end dernier chez Buffalo grill, après un steak tartare, j'ai partagé une assiette de Barbecue Ribbs...
    Et sinon, qui aime consommer le lait concentré sucré directement au tube?

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  6. Messieurs les hommes vous n'avez aucune pudeur alimentaire!

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  7. Haha! J'adore Boulet... Grâce à ma collectionnite aïgue, j'ai toutes les publications de Boulet.. Ce mec est beaucoup trop drôle!

    Sinon les Ramens de la rue St anne c'est le Sapporo? Si oui faut vraiment faire test de paternité sur le facteur!

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  8. Je préfère Higuma... mais un ramen reste un ramen hein. du moment que c'est bon...

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  9. Arf! Le Sapporo ets réputé pour avoir les meilleurs Ramen de Paris! Et surtout un Katsu-don à faire bander Ronald MacDonald!

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  10. Et d'ailleurs K et moi ne sommes point des mécréants mais plutot des amis-putes!! Non Mais! huhu!

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  11. ok les amis-putes aux rapports cactusophiles,
    Quand je rentre de nouveau yorque, vous m'emmenez a Sapporo!

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  12. Putain de chiotte-à-queue de com qui s'affiche pas ! J'avais écrit un super truc !!!
    Bon, donc ... je disais que pour le coup des mécréants, tu mérites une bonne petite cactussade toi aussi ( allez paf, pour donner le ton ! ) ...
    Pour ce qui est de la rue Saint Anne ... sinon, chez Yguma, tu peux avoir des putains de gioza et un katsudon à te pendre par les boules tellement c trop bon, d'ailleurs, devant, il y a toujours la queue ( sans mauvais jeu de mots avec les boules )... et en face de Yguma y en a un autre qui te faits des ramens qui tuent sa mère la race de sa grand mère !

    ( et en plus c a coté de mon taf, du coup c'est encore plus mieux de la meilleureté qui soit )

    K

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  13. Et Pedro a raison, nous somme des potes-putes ...

    K

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  14. Serais ce un début d'organisation de soirée tous ensemble K et Mlle O ? ça me ferait ben plaisir!

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  15. Maîtresse Gamelle4 juin 2011 à 02:12

    Je m'y oppose ! Pas de Ramen sans maîtresse Gamelle... mon univers s'effondre. Ca sent la Belgique :(

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  16. Maîtresse Gamelle, pour une resto rue Saint Anne, tu es bien entendue la bienvenue! Les amis de Mlle O sont nos amis! ils faut les aimer aussi!

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  17. Maîtresse Gamelle6 juin 2011 à 05:51

    merci Pedro, j'en suis toute chose ^^ (et merci beaucoup car grâce à toi j'ai la chanson dans la tête maintenant, Grrrrr)

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  18. En même temps, quand tu sors de chez Higuma, tu sens bien la frite aussi... Mais si tu cherches quelqu'un à qui faire goûter tes spécialités viet, je veux bien me dévouer, hein !

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  19. Mais c'est vrai qu'on veut essayer de les épater en cuisinant... Ton article me fait penser à l'expression culinaire si célèbre : "ça sert à quoi que Ducros se décarcasse !" J'aime bien ta comparaison de la casserole ! bien trouvée !

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