mardi 3 mai 2011

La vengeance du putois.

Vendredi soir, comme tous les vendredis de ma vie d’imposteuse, je suis sortie du bureau en effectuant une gigue des plus gracieuses avec  moults sautillements. Je sautais d’autant plus haut que je me préparais une soirée des plus charmantes : le concert que j’attendais tant de sieur David Eugene Edwards.

Ca fait hyper membre de la famille royal avec bâton dans le fondement intégré dit comme ca, je sais. Mais en vrai, davidou  c’est une vieille mamie chevelue et tatouée qui a fumé beaucoup de calumets de la paix dans ses folles années et qui joue aujourd’hui  de la folk plus ou moins inspirée par le seigneur et la danse de la pluie des indiens Cherokee. Tout un programme.

En tout cas pour moi, c’était une vraie bonne nouvelle, a force d’entendre des conneries de pubeux toute la sainte journée non je ne chanterais pas De Palmas, bah on a besoin urgent le week end de se laver les oreilles. Et Davidou il fait ca, il lave les oreilles des crissements d’ongles sur un tableau noir que sont les voix de mes collègues.

Nan mais t’inquiète toi qui ne connais ni 16horsepower ni Woven Hand, les groupes pourtant célébrissimes et merveilleux de l’ami Davidounet, je ne vais certainement pas te faire un live report en bonne et du forme.

Déjà parce que j’en suis incapable et ensuite parce que je m’en fous autant que toi des live reports. Je me doute bien que si tu n’es pas allé au concert c’est qu’il y une bonne raison.
Et aussi et surtout parce que j’en ai vu la moitié, du concert.

Bon déjà j’ai vite cessé de danser le quadrille quand je me suis souvenue qu’il y avait une heure de route pour aller a la Maroquinerie de mon boulot et que dans tous les cas, ou que tu sortes, le métro est loin et la rue est introuvable. En tout cas, je me perds a chaque fois.

Bon j’arrive donc déjà vachement moins sautillante et rejoins Monsieur Patate Frite, qui aime d’amour David-Eu lui aussi, dans un restaurant gastronomique de type américain pour un menu potatoes des plus romantiques.
Vu que l’on vient de se mettre  une bonne trentaine de stations de métro dans la vue, il ne nous reste plus que dix minutes pour engloutir notre delicieuuuux repas.

Monsieur Patate Frite fait un concours de cheeseburger et de 280 avec lui-même qu’il est toujours très fière de  gagner. Quand a moi, j’avale un sandwich en trois bouchées ultra salées/grasses/sucrées qui me dessèche la gorge.
Me vient alors  l’idée absolument stupide de boire d’une traite une bouteille de Perrier. Faute grave, moi qui suis une adoratrices des bulles, je SAIS qu’il ne faut jamais JAMAIS faire ca. Y a des règles a respecter que diable !

On court a la salle, tandis que je gargouille et repense a cette toujours si merveilleuse vidéo du « mentos vs coca light » en me disant que ca marche aussi avec un mac Bacon et du Perrier, que je vais créer le buzz du siècle sur ioutub’ avec ma prochaine vidéo.  Je suis en train de faire une reconstitution du naufrage du Titanic dans mon estomac qui gargouille et bloblotte douloureusement. Je fais le même poids que l’insubmersible en question  d’un seul coup.
Mais ca ne gâchera pas mon concert ; oh que non.

Je fais le pied de grue gentiment comme tout le monde pendant 45 minutes dans la fosse. La température augmente en même temps que mon impatience et le nombre de personnes dans la salle.
On commence a être vraiment tous très très proches les uns des autres. Vivement que le concert commence et que l’aération fonctionne.
Les lumières s’éteignent, j en profite pour agiter mon t-shirt trempé et sans que je m’en aperçoive un VIEUX con passe devant moi, dans les 5millimètres de place  devant moi, devrais-je dire, pour se coller à côté de ses copains. Je peste, il fait semblent de ne pas m’entendre.

Je remarque avec horreur que l’aération ne se met pas en marche parce que j avais oublié, suis-je sotte, a la maroquinerie de merde a trente euros la place, y’en a pas, d’aération.
Et mon nouveau voisin de devant le sent bien aussi qu’il fait très chaud. Enfin c’est lui qui sent. Comme il a peu de place, normal il s’est rajouter a une fosse déjà bien complète, il essaye de me pousser avec son dos, je le pousse d’abord gentiment de la main sur son veston en velours côtelés poisseux, au bout de 5 minutes, voyant qu’il ne comprend pas que je suis coincée entre lui et la pauvre fille de derrière a qui je mets 30 bons centimètres,  je lui assène un coup de coude entre les omoplates.

Monsieur patate me voit galérer avec le vilain fennec de devant ; en parfait gentleman il me laisse sa place.
- Mon lapin Merveilleux aux yeux de faon, je vais te montrer la technique pour ce genre de cas, me dit-il doctement en se  mettant à ma place.
(Parce que si monsieur Patate Frite à l’air d’un gentil coreux chauve tatoué à béret, il est en réalité la pire des biatchs. Un cerveau de barbie sournoise dans un corps de chanteur de Hatebreed).

Il se place derrière le vieux  putois qui a l’air très content de m’avoir dégagé et m’explique:
- Pour faire se casser un type qui passe devant toi, il suffit de faire ca :
Il place de jambe contre celle du type et la plie au creux de son genou, le type est déstabilisé et se casse à moitié la gueule, monsieur patate lui dit qu’il est désolée avec un air de gentil nounours mais moi je vois dans son œil tout son potentiel de salopitude.

 Il n’ose plus bouger le ragondin nauséabond. Moi je glousse mais j’ai quand même toujours aussi chaud et toujours un mac bacon qui se noie dans un demi litre d’eau pétillante au fond du bidon.
Et comme Mister fried potatoes m’a gentiment éjecté  de ma place pour punir le malotru puant qui s’était glissé devant moi, la moitié de mon sac s’est renversé. Je me baisse donc pour récupérer mes affaires.
Et là un odeur épouvantable émane d’une paire de mocassins en cuir du 42 a vingt centimètres de mon nez pourtant pas si délicat, celle du type a qui je viens de mettre un coup de coude derrière la nuque.
C’est comme une agression de deux furets mâles en période de rut, un truc complètement incroyable, c’était Tchernobyl à gauche et Fukushima à droite avec, en musique de fond, la douce voix de Davidinou Eugenichou Edwards.
Je me relève d’un bond autant de surprise que de degoût. Je me rends compte alors que je ne vois plus rien et que le sol à commencer a tanguer au rythme de la musique, mes oreilles se bouchent, je frissonne, je suis en train de faire un malaise. Dix ans que ca ne m’est pas arrivé.

Enfin nan, j’ai d’abord poussé tout le monde pour me diriger vers la sortie et une fois que je me suis rendue compte que je ne l’atteindrais jamais, je me suis écrouler dans un coin. J’ai ensuite rampé vers l’escalier, me suis traînée vers les marches et glissé hors de la salle ou il m’a semblé faire -10 en comparaison.
J’ai prié les dieux de la climatisation et ceux de la crème au camphre pour les pieds, je leur ai demandé pardon de les avoir trop souvent négligés.

Crois le ou pas, le mac Titanic + la chaleur incroyable de la salle + cette odeur putride ont eu raison de moi et, comme dans un dessin animé, lorsque les fumées vertes on atteint mes narines je suis tombée dans les pommes. Oui on peut faire un malaise a cause d’un type qui pue des pieds. Je le dis.

Tout ca pour dire que ce soit La Maroquinerie ou les chaussures du type de devant, le cuir et la chaleur ne font pas bon ménage.

7 commentaires:

  1. on vieillit, hein.
    ;)
    j'ai un concert de hard rock prévu cet été. vu mon grand âge je l'ai pris en plein air, option plage. il ne me reste qu'à prier le dieu du soleil et invoquer sainte rita pour que mes imposants 45 kilos de viande molle suffisent à préserver mon espace vital dans la fosse.
    (angoisse)

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  2. "Si ta chaire est molle comme celle d'un verre, tes coudes et tes genoux restent dures comme le fer" disait un philosophe finnois du XVe siècle.

    Je conseille un jeté de ses quatre pliures directement dans les mâchoires et autres parties tendres de ceux qui t'emmerderont.

    Come on pioupiouce, kill them all!

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  3. J'ai deux places pour un concert de musique folk dans les prochains jours (je ne me souviens plus la date exacte car j'ai laissé les billets chez mon ex et je dois les récupéré mais elle fait la gueule et ne reponds plus à mes appels, cependant j'ai gardé son stock de bottines en daims donc elle doit forcément venir les récupérer. dans ce cas là ce sear l'échange des billets contre les bottes à coup sûre.)
    je cherche encore un pote barbu pour m'accompagner, ou bien une femme bien dans ses baskets et épilée car les beaux jours reviennent. mais je ne suis pas exigeant, juste un peu maniaque sur les sorties de plain air!!!

    Ecrire à la SERW qui transmettra.

    Nath L'autre.

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  4. Elle avait des bottines en daim, ca pouvait pas coller....

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  5. rien à voir avec les bottines. elle était trop collante.

    En attendant, si tu "colles", tu es invitée .

    Nath L'autre

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  6. Laisse tomber g trouvé qqn d'autre ;-D

    Nath L'autre

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  7. Allez il te reste plus qu'a récuperer les places... courage!

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