jeudi 19 mai 2011

BelleGique, Je t’aime.

Ce week-end nous étions en joyeuse Belgique. Moi qui passe ma vie à critiquer le monde entier je ne trouve aucun défaut valable à la Belgique. Je l’aime comme rarement j’ai aimé.

Même avec  son temps gris-blanc sale qui me ravit, même s’il pleut 98% du temps quand je viens, même si la température en été ne dépasse pas 15 degrés, j’adoooore passer des week-ends là-bas.

Belgique, épouse-moi.
Je deviendrais ton énorme compagne gavée à la bière FLORIS aromatisée aux parfums gonzessiens (chocolat/fraise/miel), aux gaufres liégeoises encore chaudes  que je mange au minimum par quatre et aux frites cuitent deux fois qui prennent tout leur sens dans l’huile de moteur de tes friteries.
 Recouvre-moi de sauces Dallas/Andalouse/Samouraï achetée au kilo et qui ne sont rien d’autres que des mayonnaises industrielles améliorées et qui dégoulinent des bicky avec la grâce du lamantin.
Pour tuer Dukan ou Montignac (qui soit dit en passant est déjà mort, RIP l’homme qui sauva les  pantalons tailles 38 de ma mère), suffit juste de leur montrer les informations  nutritionnelles d’une de ces sauces et ils font un arrêt cardiaque.

Belgique, vivonzensemble dans un Home sweet Home bruxellois. Donne-moi un de tes appartements immenses pour un loyer si bas que ça en devient obscène avec moulures, cheminée, arcades  et plafond tellement hauts que ça donne le vertige.

Belgique, be my biatch.


Si j’aime autant la Belgique c’est parce que ma copine la Poupée Russe y vit depuis des années et que j’y trouve régulièrement refuge quand ça ne va pas. Elle m’y gave de chocolat NEUHAUS et de  bonne bouffe malsaine et grasse au possible après m’avoir mise devant un dessin animé en projection HD.

Vu que nous étions de passage, je ne voulais pas louper un bon gueuleton et l’occasion de lui faire un bisou. On a donc fait une halte du vendredi soir au dimanche matin chez elle.

Ma copine la poupée russe, elle adore dénicher la bonne affaire,  c’est un guide du routard vivant, en moins cher et en plus compliqué et je connais donc tout du Bruxelles underground.
-  Si vous voulez une bonne friterie, vous entrez dans le couscous là, vous passez derrière la petite porte en bois, vous donnez le mot de passe suivant : « L’HUILE  C EST TOUTE MA VIE » ensuite vous rampez jusqu’aux cuisines et là… les meilleures frites de Belgique pour 2.50€ le kilo. Juré.
Comment elle a trouvé ce plan ? Nul ne le sait.
De même que : comment a-t-elle trouvé la seule pizzeria de la ville qui fait des pizzas délicieuses d’une taille garguanuesque au point de ne PAS PASSER LA PORTE et ce pour moins de 15 €, un mystère.


En tout cas, mon régime Fjord nature et pamplemousse en a pris un sacré coup derrière les étiquettes. Mon pantalon en couine encore de douleur. Je reste deux semaines en Belgique et je fais comme la pizza, je ne passe plus les portes.
Monsieur Patate frite était, quant à lui, parfaitement en accord avec la gastronomie locale, pas  une seule source de fibres pendant 3 jours, de la patate et de l’huile à tous les repas,  il était aux anges.

D’ailleurs si on est allé en Belgique cette fois, c’était pour son petit cul à Monsieur Patate, parce qu’il jouait encore une fois avec son crew flamand, il m’a donc abandonnée le dimanche matin tôt pour aller répéter avec ses petits copains.
Même pas je t’explique comment il faisait des petits bonds de stress à l’idée de jouer devant tant de monde. J’ai préféré arriver à 18h pour être sûre de ne pas me faire égorger. Monsieur Patate avant un concert, c’est un peu un remake de [REC].

J’ai donc pris le train seule pour le rejoindre. Je pensais lire enfin mon cinquantième livre  de J.C. Oates, mais je n’ai pas pu. J’étais trop fascinée par ce qui se passait à la télé à côté de moi.
Ce qui est bien avec ce pays c’est que c’est un « Confession intime » grandeur nature.
 Bon déjà on avait eu un bon aperçu avec la Gay Pride de Bruxelles qui avait lieu ce week-end ou on a vu en moins de vingt minutes : une fille mettre son talon aiguille dans la joue d’une autre fille, les testicules ballotant d’un pharaon et un petit ange maigrichon à talons dorés qui aurait bien aimé se frotter à la jambe de mon Monsieur Patate qui a toujours un succès retentissant avec les hommes (sa ressemblance avec monsieur Propre, certainement).
- Mon lapin aux dents d’acier, je viens de me faire lécher du regard par ce … heu… monsieur. J’ai si peur et si froid. Je me sens sale, j’ai besoin de pleurer sous la douche.

Bref tout ça pour en revenir à mon trajet en train où j’ai observé, fascinée, une adolescente avec un palmier sur la tête attaché avec un chouchou bleu ciel, les bras croisés sur un sweat informe de Nirvana, un visage de bouledogue anglais, grogner pendant une heure contre sa mère, petite femme sèche et ridée par l’alcool qui n’a pas décroché les yeux du Serpent auquel elle jouait sur son portable pendant tout le temps de la discussion.
Le tout avec un accent belge des plus superbes. Bienvenu dans le monde de Monsieur Manatane :
-Tfacon t’es qu’une ceunnasse, jveux un ordinateur et même ça, tu peux pas me le payer.
- Ne me parle pas comme ça Amélie, je te jurrre que je vais te mettre en pension. Tu viens de me faire passer la pire année de ma vie, je n’en peuuux plus.
- Arrête donc de regarder ton téléphone, j’en ai rien à fout’d’aller en pension, je veux de l’argent de poche. T’es vraiment qu’une ceunnasse.
-Je ne vais rrrrrien SAVOIR faire pourrr toi ma fille, quand on veut quelque cheuuuuse dans la vie, on se bat pourrr l’avoirrrr.
J’aime tellement l’utilisation de « savoir » à la place de « pouvoir »  que j’ai gloussé. La fille et la mère m’ont regardé.
- Arrête de donner le spectacle Maman, les gens nous rrregardent. Tu me mets toujours la honte à être aussi conne.
Faux, je ne regardais pas, je filmais juste avec mon portable cette scène digne de Dikkenek.

J’aurais bien ajouté que les chiens faisaient pas des chats et que la fille avait de qui tenir. Mais avec sa tête de chien d’attaque, j’avais trop peur de me prendre une trempe.
Le train a marqué l’arrêt et j’ai raté toute la partie où elle a négocié 50% du prix de l’ordinateur à sa charge en traitant toujours sa mère de, je cite, «  grosse ceunne qui veut juste fairrre chier».

Je suis descendue sur le quai de la gare Sint Pieters, juste en face d’une énorme baraque à Gaufres, j’ai senti que la ville et moi on allait bien s’entendre.

Le concert était à Gand, du côté flamand donc, où il ne fait pas bon être Wallon ou affilié (à savoir parler français). Loin de moi l’idée de juger l’histoire chaotique de la Belgique et de la haine entre ses deux parties mais quand tu es touristes c’est un peu déroutant.
- Bonjour j’ai réservé une chambre au nom d’Ocytocine.
- Vous parlez anglais ?
- Moui pourquoi ?
- Parce que je préférerais qu’on parle anglais.
- Mais vous parlez français aussi bien que moi.
- Oui mais j’aime pas.
- ?

Après avoir posé mes affaires à l’hôtel, j’ai rejoint Monsieur Patate, ou du moins ce qu’il en restait en m’arrêtant à chaque PANOS pour continuer la graufrathon commencé à la gare.

Pas de suspens inutile , le concert c’est évidemment très bien passé, là encore je loue les Belges qui sont les êtres les plus paisibles et respectueux du monde.
Les quatrescènes étaient à même le sol où tous les groupes avaient laissé leurs affaires.  J’ai demandé à un des types si ce n’était pas une bonne idée d’au moins mettre son sac en sécurité. Il m’a répondu qu’ici on ne volait pas. Et effectivement, je n’ai pas vu une seule des  personnes présentes loucher sur les sacs. 
J’en ai même vu un les mettre en sécurité sous le siège du batteur et ranger les fils des guitares d’un des groupes en ordre de couleurs (J’ai hésité a lui demander s’il était pas mon frère caché de TOCs) sans jamais s’approcher de près ou de loin des portefeuilles de ses compatriotes.

Mais avant que ça ne commence, Monsieur Patate était comment dire, un peu… caché.
J’ai galéré pour le trouver, il était planqué sous un banc à trembloter, les mains sur la tête dans la position du fœtus. J’ai semé des petits bouts de pizza au chorizo pour l’extirper de sa cachette.
- Le concert est SOLD OUT, jveux mourir.
- Ah benh c’est vrai que si y avait eu personne ça aurait été  vachement mieux… rappelle-moi pourquoi on s’est tapé tout le chemin déjà ?
-Tu te rends pas compte toi, ya 300 personnes.
- Mais arreeeete, toi t’es même pas sur une scène, tu joues à six mètres du sol, personne va te voir, tu peux te gaufrer autant que tu veux….
Parce que Monsieur Patate, jouait dans une église, sur le balcon, donc loin du public . D’ailleurs je ne résiste pas a vous montrer ce qu’on voyait de son balcon :

Il a pas la classe mon Monsieur Patate Frite quand même?
Tu es gentille, tu ne fantasmes pas trop sur le crâne exceptionnellement lisse de mon mâle de compagnie.

Moi je fêterais bien ça en mangeant une gaufre. Blurp.

 PS : Maîtresse Gamelle, lâche ma jambe, je ne pars pas vivre a Bruxelles, lâche!

18 commentaires:

  1. Et bah moi qui n'aime pas les frites (si si ça existe, je compense tout simplement avec le beurre), j'irais bien en Belgique!!
    Sinon euh... Je ne voudrais pas que tu te fasses virer ni que ton dévoué travail aux côtés des pubeux en pâtisse, mais je trouve l'article trop court! Encooooooore!
    La Krep masquée, in a boring cdi.

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  2. Je veux bien écrire plus, mais faut me faire des crêpobeurre... ca creuse de réfléchir a des conneries tous les jours!

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  3. Mademoiselle Ocytocine, ta prose, c'est de l'or en barre... Et sinon, tu parles pas russe ? Nan, parce que je préfère.

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  4. Je parle pas russe mes par contre je ronronne tres bien sur les genoux quand on me dit des gentillesses comme ca. Tiens regardes
    Pronnnnn ProooOOOOoooon, frotte frotte, prooOOOoooon

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  5. Maîtresse Gamelle20 mai 2011 à 09:10

    Je déteste la Belgique, je déteste le Thalys, je hais les gauffres et la bière. Je te hais...
    ne me quitte pas Amour !

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  6. On se calme mon chaton, on se calme... pas le talon aiguille dans la tête, nan... gentille.

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  7. Maîtresse Gamelle20 mai 2011 à 09:35

    mrrrouuuu

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  8. Rhaaalala, comme j'aime ce genre de dédicace ^^ J'en suis tout flattée, et je ne peux à présent que réitérer mon invitation constante : reviens en BelleGique quand tu veux !!!

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  9. ouééééééééééééééé, j arriiiiive!

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  10. je t'ai tagguée sur une chaine de blog (va voir ma note d'aujourd'hui) tu vas adorer (HAHA) !

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  11. Je savais que tu aimerais ça

    Luv

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  12. Maîtresse Gamelle22 mai 2011 à 10:51

    Hahahaha ! Bien joué Oror, ça lui apprendra à faire la belle sur la blogosphère à cette catin d'ocyto !

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  13. Pioute aussi.
    Toutes les deux.
    Duo de Pioutes.

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  14. Va vraiment falloir que j'aille y faire un tour dans ce beau pays qui n'est pas le mien!
    Peut être y trouverais-je une Bellegeek :-)

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  15. Hin hin hin.
    Par contre elle aura l'accent... et réussir a aimer ca c'est proche de la perversion!

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  16. Je suis Belge, j'ai une affection toute particulière pour mon pays et j'aime bien la caricature que tu en dresses. J'admets que ton exemple du train est tout particulièrement une perle.
    On ne fait pas que manger des frites, on engloutit des litres de bière aussi. (Les étudiants, surtout.) :) Quand quelqu'un nous demande quelque chose et qu'on le lui donne, on ne dit pas "voici" ou "tiens" mais "s'il te plait!". (Et moi, il me faut toujours un petit temps pour savoir si je dois employer pouvoir ou savoir quand je veux bien parler. :D)

    Fait déroutant : le Belge à l'intérieur de son pays semble un peu s'en foutre et ne pas y être spécialement attaché. (Bien qu'il soit presque scotché dans sa maison). Le Belge expatrié, particulièrement le jeune, n'arrêtera jamais de parler de son origine, de son chocolat (même en Suisse!), de son patrimoine brassicole, de sa Bruxelles, de son côté chaleureux et en ce moment plaisantera sur son absence de gouvernement fédéral. (Et arrêtez de nous faire l'affront de prononcer de X, on dit Brussselles. :D)

    Bref, merci pour l'article :)

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  17. Oh chuis trop contente qu'un belge est commenté l'article!!!!!

    C'est vraiment un pays génial, y'a de quoi en être fière et faire son chauvin hors des frontières!!

    Merci beaucoup pour toutes tes précisions, j'ai bien rigolé!

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