lundi 11 avril 2011

Rhume de cerveau et naissance d’un mouton à cinq pattes.


On était en plein Brainstorming mon cerveau malade et moi-même, il était minuit passé mais on avait décidé de faire un point quand même. L’heure était grave et quand il s’agit de cogiter, nous respectons peu les conventions collectives.

Il y avait, sur le grand bureau en noyer massif Ikéa, des thermos individuels de café pour faire américain «comme-dans-les-séries », des cigarettes sur lesquelles personnes ne tiraient  puisque ma tête est non fumeuse, des feuilles de brouillon avec des bites et des pendues dessinées au crayon, des chaises autour de la table avec la team assise dessus, moi à la place du roi.
Moi  - la cliente  - me tournai vers le tableau noir et écrivis à la craie l’intitulé de nos projets de communication à destination du monde : 


 « Comment rendre Melle Ocytocine très attractive intellectuellement »
et
« Comment distribuer du love ocytocinien à la communauté ? »

Vous avez jusqu’à ce que je m’endorme pour plancher. C'est-à-dire à tout péter dix minutes. Le temps que le chat trouve sa place contre ma hanche et arrête de tourner.


J’avais barricadé pour l’occasion mon cerveau reptilien, ce salaud avait balancé un mail général « Danger. Fuyez. Fuyez. FUYEZ. Elle veut nous exposer. »  et avait réuni dans la War Room  la fine fleur de mes différents hémisphères, la crème de la crème cervicale, à savoir :

- La commerciale.  Ma confiance en moi : une naine aux ongles rongés qui se cache au moindre bruit mais dont il faut se méfier. De temps en temps, elle peut être un peu soupe au lait et mordre à la jugulaire sans crier gare si on l’asticote de trop. 

- les concepteurs-rédacteurs. Mes complexes (des jumeaux) : un obèse qui mange des twix et un boutonneux qui jongle avec des bouteilles d’eau précieuse.  Ils sont en charge de mettre des mots sur le malaise général et rendre moche ce qui ne l’est pas.
Tous les deux secrètement amoureux de ma confiance en moi. Ils passent leur temps, dans leur grande immaturité émotionnelle,  à lui tirer les couettes et lui faire des croche-pieds.

- Mon sens de l’humour (noir) : l’Éminence Grise (Ca commence à être compliqué niveau couleur), le PDG et directeur de créations, celui qui marche devant, toujours là pour recadrer ce petit monde avant les sorties des nouvelles campagnes.
À lui revient la charge de rendre plus drôle ce que les jumeaux ont rendus plus moche. Je sais, c’est complexe.

 - Deux trois neurones de la connerie écrite, en charge de  la production et  de la finalisation des campagnes avant la remise aux supports. 

- et Jacques.
Jacques c’est le créatif free-lance de mon agence de communication interne, celui qui vient au moment où on ne l’attend pas : c’est un envoyé de mon inconscient, celui sur qui je vais me dédouaner si tout ça ne marche pas.

Jacques a dit :
-  « pour qu’on te trouve géniale, il faut  montrer que tu l’es. QUI NE MONTRE RIEN, N’EST RIEN ».  Jacques a pas franchement tort.
- Montrer… montrer… je suis d’accord. De là à dire que ça va être génial… a grommelé ma confiance en moi.
- Déjà on ne voit pas ta gueule, c’est une bonne chose, a dit un des complexes.
- Montrer ? ça veut dire arrêter de glander avec un livre de Némirovsky dans une main et une tartine dans l’autre et se mettre au boulot ? On est pas d’accord nous !, a dit la prod’.

Jacques, pas démonté par cet accueil frileux, a dit :
- « Sois –zun mouton, suit la masse et ouvre un blog. C’est la meilleure façon de  montrer au monde ta génialité attractivante ( la comm et les néologismes… une grand histoire d’amour) et le moyen le plus simple de diffuser le love à grande échelle ».
 Là encore Jacques, quoique pas franchement en avance sur son temps et avec un souci de la liaison assez mince, lance une bonne idée.

Mon sens de l’humour a trouvé ça génial.
Alors on a dit aux petites mains  de la prod’ qu’ils avaient jusqu’à hier pour ouvrir un blog, ces flemmasses,  alors qu’il fallait y mettre de l’huile de coude. Et  ce n’est pas simple quand on est une main.

Voilà le résultat. Vous aimez ?

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