vendredi 15 avril 2011

La recette pour une bonne journée de travail ratée

Si ma comm’ interne bosse beaucoup en ce moment, foisonnant d’idées créatives pour engluer le monde de love, il n’en est pas  de même pour ce qui est de l’agence dans laquelle j’officie en moyenne huit heures par jour. Mais alors pas du tout. Ici c’est la crise. Traduction : Ici c’est la glande.

Mais pas la bonne grosse glande ou tu te fais des pauses sur la terrasse avec une tasse de ricorée de café nespresso sexy de 15 à 16h avant de ranger tes affaires pour aller profiter du beau temps à une terrasse…  parce que pfiou, déjà t’es arrivé à l’aube, vers 10h20, alors faudrait voir à pas traîner.

Nan, chez nous, c’est  de la glande stressante, celle ou tu te dis que si ca continue comme ca on va t’envoyer la sécurité et te jeter dehors manu militari avant de te déchirer ton contrat à durée indéterminée au visage en te criant :« Va-t-‘en imposteur. » . C’est la glande ou tu te caches, ou tu pars à 19h, ou tu ne lèves surtout pas les yeux de l’écran. Hormis pour vérifier que celui de ton voisin est toujours bien aux couleurs de monlabradorchocolat.com
J’ai trouvé la parade en téléchargeant des livres en pdf, je ne lève plus la tête que deux fois par jour pour reprendre ma respiration.

Sachez que je suis damnée, maudite. Dans toute les boîtes ou j’ai échoué tel un lamantin avec un crampe au doigt de pied, j’ai fini par glander.
En grande partie parce que, tel un oiseau de mauvaise augure j’arrive toujours avant une « crise » et aussi un peu parce que mon taux de cynisme est tel qu’il grille toute trace d’implication dans mon travail.
Mon leitmotiv : « Tu fais de la pub, tu ne changes pas le monde, tu n’y contribues même pas. Le jour ou ton annonce pour tes pâtes de fruits 75% de sucre 100% fruits protègeront des vies au lieu de les raccourcir, tu repasseras. »

Mais revenons-en au fait. La recette pour une bonne journée de travail ratée :

- Prenez  un studio de production d’une dizaine de personnes, frais d’une demi-douzaine d’années,  toutes caractérielles, agressives, d’âges différents,  hyperactives, hypertendues, hypercasses-couilles.
Réunissez-les  dans un open-space qui a plus une tête de cave à vin que de grand bureau clair.

- Découpez ses personnes en groupes ennemis :   
Les hommes vieux et  jeunes qui commentent les tailles de seins des filles jeunes.
Les vieilles radasses qui envies les seins des filles jeunes. 
Les filles jeunes qui pensent montrer leurs seins pour gagner leur vie et partir de cet enfer.

- Conservez dans un silence de mort où fuse parfois un « Putain de in design de sa mère le laxatif aux pruneaux! Il a encore planté alors que j ai pas enregistré depuis ce matin... oh naaaaann ». Sanglots. Bruit d 'effondrement sur le bureau. Ricanements des autres.

- Une fois  que le froid s’est installé, ajoutez dans un saladier d’ennui profond et lénifiant une pincée de travail.
Faites le au moment ou la sauce est figée, ou tout le monde s’est trouvé une occupation  (blog à écrire/site de plongée/neuvième saison de Scrub/packman/« films d’orifices » pour ceux qui sont dans le fond uniquement).
 Attendez bien la démotivation totale. Le boulot en question sera d’autant moins bien accueilli.

Astuces ! :  Pour voir si c’est le bon moment, arrivez près de votre collègue qui a trouvé une parade pour qu’on ne l’approche pas : les chewing gum fruits rouges qui puent. Si elle avale la boite et vous souffle au visage c’est que vous êtes a parfaite température.

- Touillez un peu de temps en temps avec des délais trop serrés.

- Faites monter la pression avec  une bonne cuillère à soupe de clients hystériques et de  commerciales  a robe-tunique avec ceinture boyfriend,  bottes molles, voix stridente et Smartphone vissé à l’oreille.
Si elle couine « Je n’arrête pas de me prendre des seaux de vomis en conf’ coll’. J’ai pas le choix il FAUT livrer », c’est qu’elle est  parfaitement incompétente et donc de très bonne qualité pour notre recette.

- Ajoutez un zeste de chef irrationnel, irascible, irréaliste et que nous avons tous envie d’irradier.

- Laissez chauffer a feux doux, et servez à 19h30, devant la station de métro, tout le stress accumulé.
C'est prêt!

« - Bonjour mademoiselle, vous êtes charmante.
- Putain ca va toi, ferme ta gueule (sans point d’exclamation, vous n’avez plus la force de vous exclamer).
- ?! »

Bonne dégustation.

2 commentaires:

  1. As tu remarqué que plus quelqu'un est incompétent et inoccupé plus il parlera FORT en open space ?
    (ne serait-ce que pour dire bonjour, c'est la fanfare)

    La bise ma catin

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  2. Je te rends celui d'hier. (mais je n'ai pas réussi à intégrer le super smiley de la mort qui tue, snif)

    Plein de love à toi aussi !

    Encore un excellent article.

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