dimanche 1 juillet 2012

flemmasse.


Je pourrais te raconter comment je m’entraîne plusieurs fois par semaine comme une future championne olympique russe de vélo elliptique gavée à l’urine de marsouin gravide ; que je commence enfin à ressembler à autre chose qu’à de la gelée de gras de phoque et que depuis quelques temps, il m’arrive, par inadvertance, de rentrer dans des pantalons taille 38 (mal taillés, soyons honnêtes) comme on glisse avec un plaisir coupable sur son portable en mode vibreur.

Je pourrais te narrer Monsieur Patate Frite qui fait des concerts de musique dépressive avec des Belges mangeurs de graines et que, pendant des semaines avant, il dort les pieds accrochés aux tringles à rideaux et qu’il se dévore les ongles des orteils de stress, qu’il songe tous les jours à effacer tout ce qu’il a fait et recommencer, qu’il dort moins de trois heures par nuit, qu’il ne rêve que de se débarrasser de mon encombrante et ronronnante personne et qu’il bénit le ciel quand je m’écroule devant une série… Des fois même, il lance des petites cartes-cadeaux Séphora dans le couloir pour me virer de la maison et être tranquille.
Oh, je pourrais dire que même si mon homme fut l’abominable-Patate-des-Neiges pendant des semaines, ça vaut quand même le coup rien que pour sa ressemblance furieuse avec un fils caché de Pascal Obispo sur scène… Ne prends pas cet air dégoûté que tu aurais en lisant la recette du Viandox, tu sais que pour moi cet homme est l’équivalent d’un porno japonais pour un adolescent geek.



Je pourrais te raconter mes maigres qualités de « dessinatrice » (avec moult guillemets…), t’avouer que j’apprends avec douleur que mes idées n’ont pas toujours assez de suites pour aller jusqu’au bout de mon doigt, que mes lions ont l’air de vieux bergers allemands paralysés de l’arrière-train, et mes sirènes de thon saupiquet. Ce n’est pas demain que je pourrai taper à la porte de mon tatoueur pour lui demander de faire de moi sa femme son apprentie.

Je pourrais te narrer comment Hector LaFiotte a eu des puces (qu'il en avait évidement peur)et comment ma copine Faneliah m’a expliqué doctement qu’il fallait les décapiter avec les ongles. Résultat, ça a été un génocide de parasites que j’ai commis avec un air dégoûté et en susurrant « ta mère la puce, je vais te couper ta grosse mite » (deux jeux de mots de la pire espèce se sont glissés dans le paragraphe, sauras-tu les retrouver ?).

On pourrait aussi parler des heures de comment j’ai croisé l’ex par inadvertance dans un des six millions de bars qui existent à Paris (la poisse, toujours. Quand tu te ballades avec moi tu peux le faire le nez en l’air, c’est moi qui marcherai dans la merde), qu’il a tenté de faire un concours de bite avec mon Monsieur Patate en allant lui serrer la main très très virilement (ou très diplomatiquement, je ne comprends pas toujours les réactions des hommes). Très gênant, vu que mon chauve n’avait absolument aucune idée de qui il était.

Bien sûr, je pourrais te dire en long et en large que j’ai un nouveau travaillement où il est beaucoup plus difficile d’imposter. À cause des collègues sympas débordées qui chatouillent ma compassion et mes restes de conscience professionnelle (l’une est très stressée et l’autre très enceinte. Pas ma compassion et ma conscience, mes collègues. Faut suivre… Je sais que je suis pas un prix Goncourt) et aussi et surtout que ma nouvelle chef a un œil bionique et que je ne serais pas surprise qu’avec un seul coup d’œil elle puisse déterminer la couleur de ma culotte et l’état de mon pancréas.

Ouais, je pourrais…

12 commentaires:

  1. Salut ça fait un moment,

    un article sympa, d'ailleurs même toi tu sembles plus sympa(ie dans le sens détendue) que dans les précédents, même les puces ont pu s'en rendre compte j'en suis sûr.

    En tout cas ça fait un moment que mes pépitos ne m'avait pas parus si bons ^^

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  2. Bonjour Mlle O. !

    Ravi de vous relire enfin, même si je sens comme un léger coup de blues dans vos propos qui ne sont pas aussi incisifs que les autres. Il y manque votre ironie corrosive et tellement plaisante, que vous savez distiller pour mon grand bonheur.

    Que la Force soit avec vous.
    Kébra

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  3. Même flemmasse, c'est un réel plaisir de te relire, ne change rien. T'as retrouvé du boulot super vite, je veux bien avoir ta recette.

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  4. Au moins as-tu un nouveau travail, c'est fait et nous allons nous réjouir. Et tu as de la compassion, c'est au-delà de l'imaginable. Alors tu peux, quelques temps encore, flemmasser. Parce que ça fait du bien. Et puis un jour tu te réveilleras avec plein d'idées et une grande envie de les coucher sur ce blog, de les menotter et de les violer... ah non, là je m'égare. Mais ça t'irait bien de dire ça.

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  5. Vous inquiétez pas mes chouchous, les vacances ca me rend toujours un peu molle de la bite mais deux semaines de boulot et je recommence a avoir envie d'énucléer des chatons et de manger leurs yeux en carpaccio.

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  6. Effectivement, tu aurais pu... flemmasse ! :D

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  7. Houllallla, fais gaffe, avec tes photos, tu en dévoile trop.

    http://www.photosonore.com/treha-sektori-paris-point-ephemere-17062012/

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  8. C'est quoi cette musique du diap' ???
    http://www.youtube.com/watch?v=vpJUwPNP8iw

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    1. Bonsoir Anonyme.

      C'est une musique pour le voisin adepte des herbes de Provence : à écouter après consommation pour bien entrer dans le trip.

      Perso j'ai bien, ça me rappelle Ummagumma des Pink Floyd qui lui aussi ne pouvait pas s'écouter "à jeun".

      Musique planante qui permer de déconnecter et de se sentir mieux après écoute, à consommer sans modération pour se remettre d'une journée chiante dans le stress parisien (ou tout autre stress pour ne pas paraitre sectaire).

      Bien cordialement,
      Kébra

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    2. Correction : perso *j'aime bien.

      J'ai du mal avec la relecture avant publication. Désolé.

      Kébra

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